SOLAR PROJECT – Force Majeure

Avec ce sixième opus, les allemands de Solar Project nous développent un nouveau concept album. Le groupe est composé de Bettina Wirtz au chant, Peter Terhoeven aux guitares et basses, Robert Valet aux claviers et guitares acoustiques, Sebastian Jungermann aux basses, Volker Janacek à la batterie et Jade aux saxophones.

Comme son titre l’indique, « Force Majeure », Solar Project va ici faire allusion à des événements historiques mais aussi très actuels. Les relations entre l’homme et la violence sont au premier plan et le moins que l’on puisse en dire est qu’en ce moment ce n’est pas la matière qui manque. Sur le morceau titulaire, les références à différents présidents, dont le dernier garnement de la Maison Blanche, sont ouvertes.

La voix de la chanteuse est très personnelle et expressive, et son timbre est particulier. Sur « Days of Wrath », on pense immédiatement à David Surkamp de Pavlov’s Dog lorsqu’elle chante le refrain. Côté musical, des réminiscences de Kraftwerk apparaissent de-ci de-là. La pièce maîtresse est « Thunderstorm ». Cet orage de plus de trente minutes est divisé en sept parties. Le début est splendide, tout en feeling, avec une guitare floydienne du plus bel effet. Elle nous emporte, on plane. S’ensuit le chant qui tend à nouveau vers Pavlov’s Dog avant un passage tel Pink Floyd sur « Meddle ». L’ambiance se dramatise, les événements également. L’heure de l’auto-destruction de l’espèce humaine est arrivée.

Autre pièce maîtresse, « Force Majeure ». Après la période glacière où aucune vie ne pourra trouver sa place, les grandes décisions qui ont guidé le monde depuis près d’un siècle sont passées en revue jusqu’à un certain 11 septembre 2001. Le ton se veut dramatique et la finale instrumentale de près de neuf minutes cultive parfaitement cette ambiance. L’album se termine avec « War » dans lequel ils se poseront la question de savoir pourquoi on n’a pas changé. Cela fait 2000 ans que çà dure et cela semble ne jamais devoir s’arrêter. Seul le terme revanche semble exister. Bombes atomiques, napalm, oppression, invasion, guerres, dictateurs, anarchies, sont tous des crimes de l’espèce humaine. La voix de Bettina se traîne en une longue plainte finale reprise ensuite par un solo de guitare, le synthé et des strings de circonstance.

Ce « Force Majeure » est à conseiller aux amateurs de Pink Floyd et de musiques où le travail sur les ambiances est primordial. Les fans de Tangerine Dream devraient également s’y retrouver. Tiens, eux aussi sont allemands et avaient sorti un album portant ce titre. Un très beau livret de 32 pages accompagne l’objet et contient toutes les paroles.

Pays: DE
Musea Records FGBG 4549.AR
Sortie: 2004/05