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JACKSON HEIGHTS – The Fifth Avenue Bus

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En 1969, Keith Emerson rencontre Greg Lake lors d’une tournée américaine où The Nice et King Crimson sont à l’affiche. Leur choix se fait alors rapidement : ils vont travailler ensemble. Cette décision sonne le glas de The Nice, qui en termine avec ses dernières obligations. En conséquence, le batteur Brian Davison et le bassiste et chanteur Lee Jackson, dans le groupe depuis les débuts en 1967, doivent repenser leur avenir.

Fort de la renommée acquise précédemment, Lee Jackson rebondit rapidement. Il fonde Jackson Heights qui, sous la forme d’un quatuor composé d’anciens amis, enregistre un premier album dès 1970, « King Progress ». Il y montre sa volonté de s’éloigner du style et des excès de son groupe précédent. Il s’oriente vers une musique à la fois plus classique mêlant Rock, Blues et Folk, acoustique en général, simple, légère et méliodieuse. Le succès n’étant pas au rendez-vous, largué par Charisma, sa compagnie discographique, il reconstitue un nouvel ensemble dans lequel, bizarrement, pour une question de coût semble-t-il, il n’intègre pas de batteur. En concert, ce fait compliquera parfois les choses. Sur disque par contre, la nécessité s’en faisant vite sentir, il en recrutera vite un, l’ex-King Crimson, Mike Giles.

Sorti à l’origine en 1972, « The Fifth Avenue Bus » est le premier album d’une nouvelle série de trois, pour le label Vertigo cette fois. Les tout jeunes John McBurnie et Brian Chatton, ce dernier remplaçant Lawrie Wright tombé malade, épauleront Lee Jackson jusqu’à la fin de l’aventure l’année suivante. Leurs talents de compositeur et de multi-instrumentiste devaient en prime renforcer la formation.

L’écoute de ces dix titres ne convainc jamais vraiment. Le groupe propose un Pop Rock léger, vaguement Folk, la plupart du temps acoustique, et toujours
bavard. Bavard, car le chant prend une telle place que l’impact du reste s’en trouve automatiquement restreint. En fait, il s’agit plutôt d’un problème de dosage, car, sans conteste, il est d’excellente qualité. Les voix s’accordent bien entre elles et les harmonies vocales sont réussies. On pense parfois au « Forever Changes » de Love ou à Crosby, Stills & Nash.

Au final, ces comparaisons auraient pu s’avérer flatteuses, si le trio avait possédé un guitariste et multi-instrumentiste de la trempe de Stephen Stills et s’il avait pu s’appuyer sur des compositions plus variées et d’un calibre supérieur. Malheureusement, il n’en est rien si l’on excepte « Long Time Dying » du malheureux Lawrie Wright, « Sweet Hill Tunnel » où les instrumentistes, pianistes en tête, peuvent enfin développer et s’extérioriser, et « Luxford », habilement construit et mené par Jackson. Autrement, les guitares se concentrent principalement sur la mélodie et laissent au piano seul le soin de donner un peu de corps à l’ensemble.

En définitive, trop banal pour séduire, cet album ne devrait pas attirer plus d’attention qu’à l’époque.

Les titres (41’38) :

  1. « Tramp » (McBurnie)(2’18)
  2. « Dog Got Bitten » (McBurnie)(3’06)
  3. « Autumn Brigade » (McBurnie/Jackson)(4’35)
  4. « Long Time Dying » (Wright)(3’26)
  5. « Sweet Hill Tunnel » (McBurnie/Jackson)(8’45)
  6. « Laughing Gear » (McBurnie)(2’49)
  7. « House in the Country » (McBurnie)(3’21)
  8. « Rent a Friend » (McBurnie)(3’40)
  9. « Luxford » (Jackson)(3’28)
  10. « Pastor Roger » (McBurnie/Jackson)(6’10)

Les interprètes :

  • Lee Jackson : Basse, Guitare acoustique, Congas & Violoncelle électrique & Chant
  • John McBurnie : Guitares acoustiques, Percussions & Chant
  • Brian Chatton : Piano, Orgue, Mellotron & Chant
    +

  • Mike Giles : Batterie
  • Lawrie Wright : Piano (4, 5, 7)
  • Dave Watts : Piano (6)
  • Roger McKew : Guitare solo (6, 9)

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2170
Sortie: 2010/01/25 (réédition, original 1972/04)

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