LA MAISON TELLIER – L’art de la fugue
Fondé en 2004, le collectif normand La Maison Tellier présente ici un troisième album qu’on croirait tout droit sorti des déserts du Far West, et qui explore aussi bien le folk que le blues rocailleux.
Personnellement, je n’ai jamais été friand d’albums chantés en deux langues différentes, et l’alternance de français et d’anglais pourrait en rebuter certains sur le coup. Ce serait dommage, car « L’art de la fugue » mérite que l’on s’y attarde.
Ça démarre en douceur avec « Babouin », en acoustique, avec fonds de banjo et de mandoline et la chanson gagne en intensité au fur et à mesure. Le texte mélancolique a quelque chose d’apaisant et de frais.
« Five Years Blues » est en parfaite opposition stylistique avec le titre d’ouverture, un blues assez sale et laidback. Il laisse ensuite place à « Suite Royale », qu’on croirait sorti d’une bande-son de western. Une chanson speedée, mais avec beaucoup de retenue, qui devrait cartonner en concert. Je suis moins touché par « Please Do » car on sent l’accent français. Dommage parce que les arrangements de cuivres sont fort réussis et rappellent parfois certaines orchestrations des Beatles.
« La Peste » m’a fait penser à Eddy Mitchell, allez savoir pourquoi, cela dit, point d’articulations vocales à la Eddy, heureusement. « Laissez Venir » est bien construit, gagne également en intensité au fil de la chanson, et encore une fois, les arrangements de cuivres sont un réel délice, exécutés avec parcimonie, mais ajoutant ce quelque chose d’inédit qui fait qu’on s’y intéresse. Retour au western avec « L’art de la fugue » avant un mid tempo réussi avec « Goldmine ».
« Mexico City Blues » apporte quelque chose de profond, les réponses des chœurs au chant principal n’y sont pas étrangères. Le duo avec Lippie dans « Il n’est point de sot métier » ne m’a pas laissé pantois, bonne chanson mais sans plus. L’album se termine par une sorte de comptine assez sympathique – « No Name #3 » – où les harmonies vocales sont touchantes et réussies.
« L’art de la fugue » ne sera peut-être pas transcendant pour certains, mais il n’en demeure pas moins un agréable moment musical, servi par une production très propre et spontanée.
Pays: FR
3e Bureau 3596972141256
Sortie: 2010/03/22