OMONT, Gilles – Home Made
En une quarantaine d’années, le Français Gilles Omont semble avoir acquis une belle expérience dans le monde de la musique. D’abord musicien, puis organisateur de tournées, ensuite secrétaire artistique, producteur, … il se lance enfin dans une formation d’ingénieur du son. Alliée aux développements de plus en plus pointus de la technique et de l’internet, cette accumulation de connaissances le pousse à la réalisation de cet enregistrement, entièrement fait main, à la maison comme son titre l’indique. Seul à la manœuvre, sans le moindre instrument mais avec l’ordinateur, il crée cette musique qu’il compose en totalité.
Le résultat s’avère très satisfaisant. L’œuvre est agréable de bout en bout. Elle s’écoute comme un ensemble, d’une traite, grâce à une articulation bien réussie entre les morceaux. Les temps morts sont supprimés. La subdivision en dix-neuf titres apparaît plus technique que réelle et se justifie plutôt par l’évolution de l’œuvre, ses changements d’atmosphères, d’horizons ou de genres musicaux. Et le panel est large, depuis le Funk jusqu’à la Musique Classique en passant par le Jazz, le Reggae et la Musique Electronique. Ces genres se succèdent plus qu’ils ne fusionnent. Au niveau de la structure et de la conception, les premiers albums de Mike Oldfield viennent souvent en mémoire.
La plupart du temps, les instruments semblent bien réels, parfois en nombre. Seules les rythmiques ressortent vraiment telles qu’elles sont, synthétiques. Sans réfuter la qualité du travail, cette illusion laissera chez certains auditeurs un sentiment bizarre, surtout que « Home Made » n’apparaît vraiment dans son temps qu’au niveau des techniques utilisées.
Sans audace particulière dans les sonorités et les genres parcourus, cet ouvrage, en fait très classique dans la forme, pourrait être interprété sur scène avec des artistes faits d’os et de chair. Il le mériterait d’ailleurs, ne serait-ce que pour lui donner une dimension plus humaine. Sa qualité générale augure d’ailleurs d’un bon résultat. En son temps, un solitaire comme Mike Oldfield avait déjà prouvé l’intérêt d’une telle opération avec « Tubular Bells ».
Les titres (63’03) :
- « Funky Ouverture » (3’02)
- « Escales » (3’07)
- « In Progress » (4’10)
- « Retenue » (2’25)
- « Django » (4’10)
- « Etale » (2’28)
- « Vers le Large » (3’39)
- « Traversée » (4’22)
- « Marée Basse » (2’44)
- « China Games » (1’38)
- « Elynostra » (2’38)
- « Poder del Benja » (2’30)
- « Reggae Flow » (2’04)
- « Good Weather » (3’30)
- « Zork Storm » (5’50)
- « Club House Del Mar » (2’50)
- « Turbulences » (3’50)
- « Lac de Villarica » (4’20)
- « Classic Final » (2’40)
Pays: FR
Multimédi’@rt
Sortie: 2010