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JOY/DISASTER – StäyGätôW

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Avec des groupes comme White Lies, Cold Cave et Customs (parmi tant d’autres), la face sombre du début des années 80 n’a sans doute jamais été aussi présente qu’actuellement. Avant le retour annoncé d’Interpol en 2010, voici qu’arrive le troisième album des français de Joy/Disaster, l’imprononçable « StäyGätôW » (avec la ponctuation de rigueur). Il fait suite à « J.D. » (2006) et « Paranoïa » (2007) dans le style qui a bâti la solide réputation du groupe, même si c’est surtout sur scène que leur énergie fait la différence. Un groupe désormais composé de Nicolas Rohr (chant, guitare, basse) et de David L’huillier (batterie, percussions) puisque le troisième larron, le bassiste Franz Mac Gray a récemment quitté le groupe (il est toutefois crédité pour la composition des morceaux).

« StäyGätôW » est un album qui plaira aux nostalgiques de cette période où il était de bon ton de se promener en long trenchcoat noir, cheveux ébouriffés et légère touche de maquillage. A ce propos, « Pressure », l’oppressante plage d’intro, fait penser à un mélange entre The Cure et Killing Joke, à la voix moins sombre. Une voix qui devient plus caverneuse dès la deuxième plage (« Inside ») et qui, si les guitares n’étaient pas aussi agressives nous auraient renvoyés vers un raccourci Joy/Disaster Joy Division, mais c’est plutôt vers The Sisters Of Mercy que s’oriente la comparaison, alors que la basse omniprésente du single « The Light » prévaut sur un refrain trop évident et que « Dory » nous donne une idée du son qu’aurait pu avoir New Order avec Ian Curtis au chant.

Vous l’aurez compris, cet album offre un voyage parmi les meilleures références du genre, mais avec la faculté de ne pas tomber dans la froideur qui est souvent l’apanage de ce style particulier (excepté le glacial « Vision 98 »). Ainsi, le mélodieux « Primitive Agent » ferait un excellent single tandis que « Today », puissante comptine pop gothique soutenue par une douce voix féminine détend l’atmosphère et que « Damage Addiction » fait penser à du Placebo de la bonne époque. La fin de la plaque sera quant à elle aussi efficace que son début, la basse de « Cold Sequence » faisant autant de ravages que la construction ambitieuse et moderne de « White Attraction ». Quant à « Remember The Time », il aurait fait (très) bonne figure sur le dernier album d’Editors. « StäyGätôW » est clairement une réussite et va contribuer à faire de Joy/Disaster un groupe de corbeaux avec lequel il va falloir compter. Et pas seulement dans l’Hexagone…

Pays: FR
Manic Depression Rec. MD0016
Sortie: 2010/01/17

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