TOYZ – Carte blanche

Toyz est un groupe français prêt pour une carrière internationale, qui propose avec « Carte blanche » un second album très bien produit, d’un niveau qualitatif au niveau du son de dimension mondiale, servi pas des musiciens appartenant à cette même dimension.

Au-delà du titre en français, l’excellent chanteur Luke Marcheciel officie en anglais tout au long de « Carte blanche », servant un hard rock de haute tenue, mélodique et énergique, en général sur des mid tempos bien balancés. « Angel » ouvre sur un riff qui ne vous lâche plus, la rythmique assure un max et le chant ferre le tout dans une mélodie qui, comme le riff, vous capte. Les claviers de Chris Mornac ne se contentent pas de faire de la figuration ou de jouer au simple support de l’ensemble, et d’ailleurs le premier solo de l’album en est un de claviers et non de guitare, de quoi déjouer les clichés du genre, comme peuvent le faire les grands Jon Lord ou Don Airey. Cela dit, le guitariste Olivier Maug ne reste pas dans l’ombre et s’arroge immédiatement le second solo de l’album, dans un équilibre qui évite les encombrements d’ego et les démonstrations gratuites.

Luke Marcheciel fait preuve de diversité dans son chant, depuis le chant presque murmuré dans « Velvet touch », ballade à l’ambiance particulière due essentiellement au piano, jusqu’au chant plus ravageur de « Rock Singers », le tout soutenu par des chœurs finalement assez personnalisés.

Le fantastique « Pharao’s cries » vous envoûte sur plus de 7 minutes de bonheur bercées d’un thème oriental subtil, dans lequel le solo de guitare s’intègre à merveille. Du hard prog supérieur, rappelant Savatage dans son savoir-faire, mais en moins brut au niveau du son. Suit « Azylum », un mid tempo au refrain très finement tissé, qui continue de donner à « Carte Blanche » sa dimension supérieure à la moyenne du genre. Un côté plus pop oblitère « Therefore I Am » avec une guitare acoustique et une mélodie plus soft, mais tout aussi solide, un peu à la Bon Jovi des bons jours. Inutile d’ajouter que du début à la fin de l’album, la section rythmique est à la hauteur des ambitions du band.

« The Poet » répète l’apport de la guitare acoustique et maintient la qualité à son haut niveau mélodique, tout comme le fait « You and I », lequel nous gratifie d’un solo de guitare aussi incisif qu’est le titre « Rock singers », qui pourrait bien ouvrir ou clore leurs shows. En cadeau, un ghost track intitulé « Lost in Hong Kong », extrait de leur premier EP paru en 2004 et remis au goût du jour, qui se révèle juteux, avec un rythme plus enlevé, fermant ainsi la boucle ouverte par « Angel ».

Toyz nous gratifie ainsi d’un excellent album de hard rock mélodique, à la personnalité affirmée, avec des mélodies subtiles et insidieuses, qui toutefois nécessitent plusieurs écoutes avant d’en apprécier toute la finesse. C’est peut-être là le seul point faible de l’album, mais insistez, vous ne le regretterez pas, c’est par ailleurs aussi une des caractéristiques des bon crus, à la différence des morceaux à la mélodie immédiate, dont on se lasse souvent assez vite.

Du niveau d’un Foreigner, moins heavy et prog qu’un Threshold mais tout aussi mélodique, les amateurs des groupes précités et de hard rock mélodique devraient se régaler avec « Carte Blanche ». Passez le cap des trois écoutes et « Carte blanche » ne quittera plus votre lecteur CD.

Musiciens :

• Luke Marcheciel – chant
• Olivier Maug – guitare
• Chris Mornac – claviers
• Eric C. – basse
• Jean-Christophe Perrin – batterie

Liste des morceaux :

1. Angel 03:41
2. The Captor 03:49
3. Velvet Touch 05:02
4. One More Try 04:51
5. The Old Tree 05:53
6. Pharao’s Cries 07:05
7. Asylum 04:36
8. Therefore I Am 04:12
9. The Poet 05:03
10. You and I 05:40
11. Rock Singers 03:31
12. (Ghost track) Lost in Hong Kong 04:46

Pays: FR
Bennus MusicBR 8197
Sortie: 2009/04/30