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ERLAND AND THE CARNIVAL – Erland & The Carnival

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Lorsque The Verve se sépare en 1998, son guitariste et claviériste Simon Tong foisonne de projets. Avec son ancien collègue le bassiste Simon Jones, il va d’abord former The Shining, qui sortira un album éponyme en 2002, avant d’entretenir une relation presqu’intime avec Damon Albarn puisqu’il remplacera Graham Coxon au sein de Blur lors de quelques concerts, il participera à l’album « Demon Days » de Gorillaz (2005) et fera partie du supergroupe The Good, The Bad & The Queen, auteur d’un excellent album (unique à ce jour) en 2007. A côté de cela, il organise des soirées folk sous le nom What The Folk à Londres. C’est à une de ces soirées que le légendaire producteur (et ami) Youth lui présente Erland Cooper, qui le bluffe littéralement lors de sa prestation. Avec le batteur David Knock, ils décident de former Erland & The Carnival, dont le premier album éponyme est disponible depuis peu.

Vous vous souvenez sans doute de l’album de The Last Shadow Puppets en 2008, qui remettait au goût du jour (et de bien belle manière) les compositions classieuses inspirées de Serge Gainsbourg et de Scott Walker dans les années 60. Et bien, ce premier album d’Erland & The Carnival explore la même période, mais se concentre sur un son moins léché sans pour autant être brut. Ici, on pense plutôt à Love ou aux Byrds en plus psyché comme le démontre l’irrésistible plage d’intro, « Love Is A Killing Thing », aux arrangements entêtants et imprévisibles. Pour info, le nom du groupe rend hommage à une composition de Jackson C Frank, « My Name Is Carnival », reprise ici dans une version qui aurait pu se retrouver sur un album de Cream au milieu des 60’s, alors que « You Don’t Have To Be Lonely » vire un peu plus pop légère, mais toujours vintage. Arrive ensuite l’excellent single « Trouble In Mind », une petite perle à la mélodie parfaite et au refrain insouciant, qui marque le point culminant de la plaque.

Le but des musiciens n’est certainement pas d’utiliser les dernières technologies de studio, mais plutôt de se retrouver en tête-à-tête avec leurs instruments et de leur conférer des émotions (un peu comme The Coral du côté de Liverpool) dans la plus pure tradition folk classique. Et cela marche. Au très Animals « Tramps And Hawkers » succède « The Derby Ram », un titre à tendance country sur lequel on ne peut s’empêcher de battre la mesure.

Le voyage dans le temps se poursuit avec « Was You Ever See », à l’atmosphère plus lugubre mais avec une voix toujours aussi lumineuse. Une voix qui prend un timbre protest song sur le très réaliste « The Sweeter The Girl The Harder I Fall » aux harmonies vocales délicieusement hors du temps. De plus, on a l’impression que tout a été prévu pour feindre un album enregistré voici plus de trente ans (le micro à la limite de la distorsion sur « Everything Came Too Easy » et l’orgue millésimé de « Gentle Gwen » étant deux exemples parmi d’autres). Quant au final de l’album aux sonorités plus actuelles (« The Echoing Green »), il nous confirme que nous sommes bien en 2010. Un conseil, ne vous focalisez pas sur la pochette somme toute banale car derrière ce masque se cache un surprenant album qui mérite que l’on s’y attarde.

Pays: GB
Full Time Hobby
Sortie: 2010/01

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