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LOCAL NATIVES – Gorilla Manor

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Indépendant jusqu’au bout des ongles, Local Natives est un groupe non seulement bourré de talent mais qui sait également se prendre en main et forcer son destin. Ainsi, en 2009, soit trois ans après sa formation, le quintette californien (ils sont désormais basés à Los Angeles) va devenir une des grosses sensations du festival SXSW d’Austin (Texas) en donnant pas moins de 9 (neuf!) solides prestations. Ayant réussi à attirer l’attention de l’industrie musicale, la suite allait s’avérer bien plus simple pour eux. Un single en édition limitée (« Sun Hands ») allait sortir en juillet avant de passer au format supérieur avec un premier album, « Gorilla Manor », en référence à la maison qu’ils occupaient tous ensemble dans le comté d’Orange (ils vivent encore aujourd’hui en communauté). Une maison où des amis plus ou moins proches s’arrêtaient pour leur donner un coup de main et où ils ont écrit la majorité de l’album.

Emmené par trois voix (celles du claviériste Kelcey Ayer et des guitaristes Ryan Hahn et Taylor Rice), Local Natives est complété par le bassiste Andy Hamm et le batteur Matt Frazier. Leur style est à chercher du côté du folk rock indépendant aux harmonies développées (un peu comme Fleet Foxes, mais en plus nerveux) agrémentées d’une pointe de mysticisme. La plage d’intro, « Wide Eyes » nous plonge d’emblée dans leur univers rêveur et on perçoit une complémentarité évidente entre des musiciens qu’on imagine virtuoses. C’est en tout cas ce que les arrangements nous évoquent. Suivent le très Arcade Fire (en partie grâce aux nappes rêveuses de violon) « Airplanes » et le single mentionné plus haut, d’une efficacité redoutable. On y distingue d’ailleurs clairement les voix en présence.

Cependant, à l’instar de leur concert inégal au Botanique en janvier dernier, on retrouve les mêmes faiblesses qui nous empêchent de rester subjugués tout au long de la plaque. Ainsi, des compositions magnifiques (le varié « Camera Talk », le très beau « Who Knows Who Cares », la voix androgyne sur « Cubism Dream ») côtoient d’autres nettement moins inspirées (les trop lisses « World News » et « Cards & Quarters »). En résumé, c’est quand ils se lâchent que l’on est le plus séduit. On y retrouve également une version bien ficelée du « Warning Sign » de Talking Heads, à l’atmosphère assez fidèle à l’originale. L’album se termine avec deux plages riches en détails sonores accrocheurs, « Stranger Things » et « Sticky Thread ». A propos, mention particulière à la pochette et au livret, imaginés et réalisés par le bassiste. En résumé, voici un premier album qui confirme le potentiel évident du groupe. S’ils continuent de la sorte et canalisent leur énergie, ils devraient prochainement jouer dans la même cour que Mumford & Sons ou Bon Iver

Pays: US
Infectious Music Ltd INFECT109CD
Sortie: 2010/02/08

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