QUITZOW – Juice Water
Bien que leurs styles musicaux soient diamétralement opposés, on ne peut s’empêcher d’associer Setting Sun et Quitzow. En effet, Erica Quitzow, la tête pensante des seconds, participe activement à l’aventure des premiers. Elle chante les chœurs et joue du violon sur la majorité des titres du projet de Gary Levitt, qui lui rend volontiers la pareille en coproduisant notamment son troisième album, « Juice Water ».
Alors que Setting Sun nous emmène dans les larges espaces américains, Quitzow a plutôt choisi d’envahir les pistes de danse, comme le démontre la plage d’ouverture, « Let Out All The Crazy », qui puise ses influences dans la R&B de Destiny’s Child (et par extension de Beyoncé), avec une voix très pop, mais également une rythmique sur laquelle il est impossible de ne pas se déhancher. « Cherry Blossom », une composition que l’on dirait taillée sur mesure pour Kylie Minogue, continue dans la même veine. Mais c’est surtout avec « The Cut » que l’on voit exactement où elle veut en venir. Un titre qui regroupe les meilleurs moments de M.I.A. et de Santigold réunies, qui puise allègrement dans la pop synthétique des années 80. Avec son chant tantôt rap tantôt léché et une mélodie imparable, il s’agit véritablement d’un tube en puissance… Et ce n’est pas le seul puisque « More Keith Richards » va encore plus loin, en incorporant des parties au violon qui rendent la plage tout simplement irrésistible.
« Talk To Me » débute comme un titre de Kraftwerk (à dimension humaine toutefois, grâce à la voix d’Erica), avant de s’envoler vers des sonorités techno. En revanche, « Magic » ressemble à un pastiche de chanson pop loupée et on lui préfèrera le bien plus travaillé « Money Talks ». Le tempo ralentit quelque peu pour « Race Car » dont la seconde partie se révèle la plus intéressante, avec des arrangements largement empruntés au « Karma Police » de Radiohead, et un violon qui fait ici aussi des merveilles. « Whatever », un spittant rap coloré, clôture cet album qui devrait permettre à Quitzow de sortir de l’ombre. A ce propos, les producteurs de la série télévisée Gossip Girl l’ont bien compris en utilisant « Float », un extrait de l’album précédent, comme fond sonore dans un épisode de la troisième saison. La machine est en route…
Pays: US
Young Love Records
Sortie: 2010/02/02