SAXON SHORE – It doesn’t matter
Je ne suis pas un spécialiste du shoegazing mais j’ai eu souvent l’occasion d’en chroniquer ici. Le shoegazing, en plus de jouer de la guitare en regardant ses chaussures, c’est tenter de retrouver un son disparu avec les cendres de My Bloody Valentine, Cocteau Twins et j’en passe. Tous ces fans sont maintenant quadragénaires, il y a donc un créneau dans lequel de nombreux groupes essaient de s’engouffrer avec plus ou moins de bonheur.
Quand, en 2009, les membres de Saxon Shore, soit Matthew Doty (guitare, clavier), Stephen Roessner (batterie, percussion), William Stichter (basse), Oliver Chapoy (guitare, claviers) vivant dans différentes villes des Etats-Unis, se sont retrouvés à Philadelphie pour enregistrer « It Doesn’t Matter », il s’est écoulé quatre ans depuis leur dernier album « The exquisite death of Saxon Shore » sorti en 2005. Notons aussi que Saxon Shore comptait à ses débuts parmi ses membres Josh Tillmann, maintenant avec Fleet Foxes. A en croire le dossier de presse, les musiciens ont évolué dans de nouvelles directions, ce qui rend « It Doesn’t Matter » riche de sons nouveaux où s’entrechoquent des réminiscences de Marillion, Cocteau Twins, les Cranes, et… Richard Claydermann (osons, osons!).
« Nothing Changes » ouvre l’album, explose dans une nuée de larsens, avant de retrouver le calme. « Thanks for Being Away » est protéiforme, commençant comme un mauvais instrumental, avant de basculer dans du progressif de bon aloi. « Tweleven » rappelle donc les Cocteau Twins. Et ainsi de suite, tout cela nous semble indifférent jusqu’à « This Place » où enfin une voix complètement irréelle s’invite, celle de l’Américano-Japonaise Caroline Lufkin qui rappelle Julee Cruise et là vraiment pour le coup on se dit que rien que pour ce morceau cet album valait le coup d’être sorti.
Pays: US
Five Roses Press
Sortie: 2009/05/26