RUDY TROUVE SEPTET (The) – 2007-2009
Rudy Trouvé, vous connaissez ? Bien sûr ! Né en 1967 à Wilrijk, il fut guitariste de dEUS de 1993 à 1995 et donc sur les albums « Worst Case Scenario » et « In a Bar, Under The Sea ». Ensuite il quitta la formidable formation anversoise, et se joint à d’autres groupes de styles différents tels que Kiss My Jazz ou Dead Man Ray. Il est connu comme un grand improvisateur en tous genres. ll est aussi le fondateur du label Heaven Hotel qui produit cet album.
Avec son septette, il travaille essentiellement par sessions. Un album 1999-2002, suivi de deux 2002-2007, et voici qu’ils nous sortent « 2007-2009 ». Participent : Rudy Trouvé (guitare, chant), Sigrid Van Rosendaal (trompette, claviers), Aarich Jespers (batterie), Elko Blijweert (guitare, claviers), Dimitri Daggelinck (basse), Geert van Bever (guitare), et, last but not least, Joris Caluwaerts (piano, originaire de Zita Swoon).
La musique est signée par le groupe et les paroles par Rudy. A regarder la couverture, on s’attend à s’offrir un morceau de jazz. Et ben non ! Zut alors me suis-je dit à la première écoute ! Bof ! me suis-je surpris à penser, à la première écoute ! Et ce premier sentiment ne résiste pas à l’analyse. Si on est loin du jazz, de la pure improvisation, la musique du septette est loin d’être dénuée d’intérêt. En fait, tout laisse à penser que notre ami Rudy s’évade dans la musique de son adolescence folle. Il est né en 1967, nous nageons donc dans les années ’80 (toute ma jeunesse les p’tits loups !).
Les eighties, c’est sûr (avec des petites touches dEUS tout de même !). Mais pas tellement celles de Depeche Mode, Spandau Ballet ou Duran Duran. Plutôt l’underground de la seconde moitié de la décade, je pense à Echo & the Bunnymen, Prefab Sprout, ou encore des groupes fin’80 – début ’90 tels que Ride ou House Of Love. Après une courte intro, on attaque avec « Beast », plage tout en subtilité qui n’est pas sans rappeler les productions du grand Adrian Borland et de sa formation : The Sound. Le meilleur groupe inconnu de l’histoire du rock, d’après le Melody Maker. Je vous en parlerai un de ces quatre (ils ne pondent plus rien, Adrian est malheureusement décédé). Un petit côté Prefab Sprout également (eux, ils existent toujours, cfr chronique du récent « Let’s Change the World with Music »).
Sur « On a Highway, Barely Awake », une atmosphère lourde à la Joy Division, groupe que Rudy affectionne particulièrement. Avec « Ted Cassidy », on évolue vers New Order (naturel, non ?), voire la légèreté d’un Perry Rose, toujours la petite pointe de dEUS , dont on ne se plaindra pas. Une petite touche de Shadows sur « Heat it up » rappelant les délires des B52’s ou des Pixies. De nouveau un climat divisionnaire sur « Stolen Moments », suivi d’un « Dub Undead » plus proche du Nouvel Ordre ou d’Echo et de ses petits lapins.
Avec « Allright », le groupe touche au cœur du son des eighties, celles d’OMD, des premiers Simple Minds, ou encore d’Ultravox époque John Foxx. Le délicat « Le thème du souffleur » met en avant les talents de l’excellent pianiste qu’est Joris Caluwaerts. Deux instrumentaux, le premier sautillant, hommage entre autres à la musique d’Ennio Morricone, et l’autre plus planant, clôturent cet album aux subtils accents anachroniques, et en même temps très actuel. Un bel hommage de monsieur Trouvé à la musique de son adolescence (et de la mienne donc).
A noter les illustrations de la couverture signées par Rudy himself et qui rendent encore un peu plus sympathique cette belle friandise dont vous auriez tort de vous priver en cette période de fêtes. Dommage pour le poll actuel que cette galette tombe si tard dans l’année, car c’est sans nul doute un des meilleurs albums belges de l’année. Coup de coeur !
Pays: BE
Heavenhotel HH0901
Sortie: 2009/11/19