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T.PHAN – Last Warrior

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T.Phan, y’ aurait pas une petite ressemblance d’appellation avec quelque groupe connu? De fait, et c’est voulu, T.Phan est le projet actuel de Stéphan Caussarieu, celui qui fut le batteur de Tai Phong (« Sister Jane », ça ne vous dit rien ? Rassurez-vous, ça signifie probablement que vous êtes jeune), une des références progressives françaises des années septante, enfin franco-vietnamienne, le groupe ayant été fondé en 1972 par deux frères vietnamiens : Khan Maï et Taï Sinh. Cette formation a vu se côtoyer un duo d’artistes devenu célèbre : Jean-Jacques Goldman et Michael Jones, le second ayant d’ailleurs succédé au premier en tant que chanteur (sur scène), ils ont tout deux participé à l’enregistrement de « Last Flight » en 1979.

Stéphan a écrit un simple enregistré en 1986 avec ses anciens camarades en vue de relancer le groupe, qui sortira un album en 2000 avec les seuls Khan Maï et Stéphan Caussarieu. Actuellement, seul Khan fait encore partie de la formation. Cessons ces considérations sur Tai Phong, et parlons de T.Phan, contraction de Tai Phong et de Stéphan. Ce « Last Warrior » est une œuvre personnelle de Stéphan, la pochette annonçant la couleur, une statue asiatique portant un coussin sur lequel est posée une paire de baguettes. Les compositions, paroles et musique sont signées par Monsieur Caussarieu, et la touche extrême-orientale est omniprésente.

Stéphan chante et joue de multiples instruments : batterie (évidemment), mais également synthés, piano, percussions et guitares. Il fait appel à d’autres musiciens sur certains titres : Véronique Marino (chœurs), Pierre Fayolle (basse), Pierre Catala (guitare électrique sur « Walking Alone » uniquement). Même l’enregistrement et la production sont dûs à Stéphan. Le résultat est purement progressif, de bon niveau, très Camel, pas le chameau époque Canterbury, plutôt le style « Nude » ou « Stationnary Traveller ». Belles références en vérité, mais le niveau de ces deux grands albums n’est pas atteint, Stéphan jouant pratiquement de tous les instruments (très bien d’ailleurs), les pistes sont évidemment enregistrées séparément. Cela est délétère pour la spontanéité, et l’ensemble est un peu figé. Ca manque un peu de jus. Dommage, car les mélodies sont sympas les solos bien faits et pas trop longs.

Des titres sortent du lot : « After Storm Piano », belle petite pièce de piano (comme son nom l’indique), « Play Like That », bel apport de basse par Pierre, un petit côté Funk, sautillant qui donne de la vie au beau milieu de l’album, évitant l’assoupissement. Enfin une belle ballade un peu jazzy à la Sting : « New-York Lights On ». La prouesse multi-instrumentale de Stéphan mérite d’être soulignée, et même si la majeure partie de l’album manque un peu de punch, la musique est agréable, bien écrite et jouée, réalisation d’un musicien vraiment doué.

Un premier essai en solo plutôt prometteur, d’autres musiciens s’associeraient avec l’ami Stéphan et on pourrait voir naître de grandes choses. En attendant, cet album, réalisé pratiquement de A à Z par un seul homme, n’est pas dénué d’intérêt, loin s’en faut.

Pays: FR
Musea Records FGBG 4833
Sortie: 2009/10

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