BRUCE, Jack & TROWER, Robin – Seven Moons Live
En 2008, l’album « Seven Moons » avait consacré les retrouvailles d’un duo de talent, Jack Bruce et Robin Trower. Leur âge, respectivement soixante-cinq et soixante-trois ans, n’avait en rien entamé leur potentiel technique et leur capacité à composer.
A la suite de cet excellent album, une courte tournée fut organisée. Enregistré à Nimègue (Pays-Bas) en février 2009, « Seven Moons Live » en est un témoignage. Comme pour la version studio, le batteur tout-terrain Gary Husband, compagnon occasionnel de Jack Bruce depuis longtemps, est de la partie. Il est à noter qu’après cette série de concerts, il partira en tournée, d’abord avec Allan Holdsworth, ensuite avec John McLaughlin, enfin avec Mike Stern (pour information, le concert au Spirit of 66 fut exceptionnel).
De l’album studio, neuf des onze titres sont présentés ici et quasiment tous dans le même ordre. Inévitablement demandés par le public, des titres mythiques de l’épopée Cream se doivent d’être ajoutés dans toute prestation de Jack Bruce. Il semble toujours l’accepter avec plaisir. S’il est vrai que le niveau de ses accompagnateurs est rarement anodin, personnellement, je fatigue un peu devant ces titres que j’entends depuis quarante ans et dont je possède déjà de très nombreuses versions. Par contre, je regrette vraiment qu’un seul titre de leur association précédente, concrétisée pourtant par deux albums de belle facture, « B.L.T. » en 1981 et « Truce » en 1982, a trouvé place ici. Pourtant, ceux-ci ne manquaient pas de bons moments. Dommage !
A l’écoute, les trois artistes confirment tout simplement le bien que l’on pense d’eux. Sans surprise, la prestation en public est l’occasion de dynamiser un brin l’ensemble, mais, l’âge aidant, sans se laisser entraîner dans l’excès. Jack Bruce n’a rien perdu de son potentiel vocal, même s’il pousse moins sa voix à l’extrême et accentue parfois le trait jazzy dans des titres où on l’y attend moins. A la basse, il se montre toujours aussi inspiré et efficient, mais plus sage que par le passé. Les acrobaties spectaculaires et les solos ont disparu. Robin Trower reste un Blues-Rocker dans l’âme, sans concession, toujours animé par l’esprit de Jimi Hendrix. Il enflamme le truc avec une facilité déconcertante, triturant toujours autant sa guitare, lui faisant cracher son venin. Gary Husband travaille beaucoup en puissance et il suffit d’observer son physique de taureau pour bien comprendre ce que ce mot signifie. Il m’a semblé utiliser les cymbales plus qu’à l’accoutumée.
En conclusion, même si « Seven Moons Live » permet de passer un moment bien agréable, l’acquisition de ce CD ne se justifie vraiment que si l’on ne possède pas l’enregistrement studio. Par contre, bien que ne l’ayant pas encore vu, le DVD de cette même prestation devrait se révéler plus indispensable.
Les titres (77’07) :
- « Seven Moons » (Bruce/Trower)(5’25)(*)
- « Lives of Clay » (Bruce/Trower)(5’37)(*)
- « Distant Places of the Heart » (Bruce/Trower)(6’07)(*)
- « Sunshine of Your Love » (Bruce/Brown/Clapton)(8’09)(****)
- « Carmen » (Reid/Trower)(4’56)(**)
- « So Far To Yesterday » (Bruce/Trower)(3’49)(*)
- « Just Another Day » (Bruce/Trower/Watts)(6’49)(*)
- « Perfect Place » (Bruce/Trower)(4’25)(*)
- « Bad Case of Celebrity » (Bruce/Trower)(5’31)(*)
- « The Last Door » (Bruce/Trower)(5’22)(*)
- « Come To Me » (Bruce/Trower)(6’46)(*)
- « White Room » (Bruce/Brown)(7’17)(***)
- « Politician » (Bruce/Brown)(6’54)(***)
Versions originales :
(*) « Seven Moons » (2008)(Jack Bruce, Robin Trower)
(**) « B.L.T. » (1981)(Jack Bruce, Bill Lordan, Robin Trower)
(***) « Wheels of Fire » (1968)(Cream)
(****) « Disraeli Gears » (1967)(Cream)
Les interprètes :
- Jack Bruce : Basse & Chant
- Robin Trower : Guitare
- Gary Husband : Batterie
Pays: GB
Ruf Records GmbH RUF 1151
Sortie: 2009