CD/DVDChroniques

ACANTHE – Someone Somewhere

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Acanthe est un groupe français, grenoblois, pour être plus précis, ayant participé à la grande vague du rock progressif des années septante. La formation a roulé sa bosse sur les scènes outre-Quiévrain entre 1973 et 1977. Par contre, les montagnards n’ont laissé aucune trace discographique.

C’est maintenant chose faite, Frédéric Leoz, auteur et compositeur des ouvres d’Acanthe ayant redécouvert de vieilles bandes inédites, a trouvé auprès de la précieuse maison d’édition Musea une oreille attentive et les moyens de publier ce « Someone Somewhere ». Compilation de chansons retraçant la carrière du groupe, ce CD est comme l’album qu’Acanthe n’a jamais pu pondre. Justice est ainsi rendue au patrimoine du rock alpin français.

Que penser de cet assemblage ? En fait du (très) bon, et du (beaucoup) moins bon. Le son, commençons par cela : excellent, nous sommes au cœur des seventies et la qualité sonore de ces enregistrements semi-pro est au moins du niveau de celle des albums des groupes phares de l’époque tels que Genesis, King Crimson ou encore Yes. Les textes sont tantôt en anglais, tantôt en français. A l’écoute des titres écrits dans la langue de Shakespeare, on se rappelle les premiers Marillion. Hélas le chant est plus proche de celui de Steve Hogarth, joli certes mais monotone, que de celui beaucoup plus expressif et lyrique de Fish (enfin, question de goût !)

Les compositions progressives sont bien écrites mais extrêmement classiques, architecture dissertatoire sacro-sainte parfaitement respectée, intro, solo, final, tout y est ! Et alors ? C’est agréable, mélodieux, faute d’être inventif, bref ça se laisse écouter. Plus gênants sont les textes, surtout en français ! Esotériques à souhait ! Nous baignons dans un univers de fées, de paradis terrestre, de créatures merveilleuses, bref de tous les clichés du genre, mais sans le génie d’écriture d’un Peter Gabriel ou de son ami Peter Hammill, pour ne citer qu’eux. Question chansons françaises, avec « Univers Insensé » et « Oiseau De Feu », nous virons vers la pop, style comédie musicale, quelque part entre le « Starmania «  de l’époque et « Le Roi Soleil «  plus récent (malheureusement, on navigue plus près de la seconde production que de la première).

Le jeu des musiciens est de très bon niveau, ce qui rend une bonne moitié de l’album vraiment plaisante. Frédéric a d’ailleurs le bon goût de terminer sur un très bon « The Old World Death », suivi de « Riding Earth », très bel instrumental rappelant le grand Camel, « The Snow Goose » en particulier (la flûte en moins). Un disque mi-figue mi-raisin, donc, du dispensable certes, mais aussi des titres qui auraient mérité d’être gravés du vivant du groupe. Amis lecteurs, ne vous arrêtez pas à la note (toujours ô combien subjective), des morceaux tels que « Someone Somewhere », « Meg Merrilies » ou la fin du disque (cfr supra), méritent votre attention. Pour le reste, Frédéric a retrouvé ce qu’il pouvait !

Pays: FR
Musea Records FGBG 4834
Sortie: 2009/09

Laisser un commentaire

Music In Belgium