CROSS – The Thrill of nothingness
Il aura fallu attendre cinq longues années avant que le successeur de « Playgrounds« ne voit le jour. Il faut dire que le leader de Cross, le guitariste et chanteur Hansi Cross, a eu de sérieux problèmes auditifs. Début 2007, il n’arrivait plus à écouter de la musique, même à faible volume. Difficile alors de terminer un album qui devait sortir au mois de mai 2007. Il n’est pas évident de chanter avec de tels problèmes. Il lui a fallu deux ans pour s’en remettre, en tout cas suffisamment pour terminer de « The Thrill of nothingness », un titre qui pourrait avoir été inspiré de ses problèmes.
Tout d’abord, voyons le line-up. Göran Johnsson, qui n’était qu’un invité sur trois morceaux de « Playgrounds », intègre le groupe s’occupant de claviers et d’harmonies vocales. La section rythmique reste la même : Lollo Andersson à la basse et Tomas Hjort à la batterie. Côté guests : Bruno Edling au chant, Tomas Bodin (The Flower Kings) au mini-Moog et Kent Kroon à la guitare acoustique.
La musique de Cross est toujours très influencée par Genesis, surtout celui de Steve Hackett qui doit sans nul doute être un modèle pour Hansi. C’est en effet l’influence majeure que l’on ressent tout au long de l’écoute de cet opus. La mélodie de « Universe inside » est baignée de strings enveloppants. Cela s’emballe parfois et les harmonies vocales sont imposantes. La voix moins assurée de « Animation » perle d’une douceur lancinante style Hackett. Le Genesis post-Gabriel, mais toujours Hackett, transpire de « Innocence » avec parfois un côté symphonique. Le groove de la basse fait penser au fameux pédalier Taurus Moog.
L’instrumental « Hope » met la guitare solo à l’honneur sur fond de claviers. Elle semble nous parler. La voix se force à nouveau sur « Chameleons ». Ici cela apporte un certain cachet. « Magnifico giganticus » est un autre instrumental. Cette fois, l’ambiance est tendue avec l’imparable touche du grand Steve, le tout entrecoupé de passages rythmiques dépouillés. Enfin, c’est sur « Eternity » que Tomas Bodin déballe son mini-Moog et cela s’entend ! Il virevolte en tous sens.
Ce nouvel album de Cross a eu le temps de mûrir. Il est soigné tant côté compositions qu’arrangements. Ses influences sont concentrées autour de Genesis et de Steve Hackett avec un son terriblement seventies. Voilà qui va ravir les amateurs de progressif classique.
Pays: SE
Progress Records PRCD 038
Sortie: 2009/11/10