IXION – Garden of Eden

Troisième album pour le projet de Jankees Braam, compositeur hollandais, qui s’entoure pour la réalisation de ses albums d’une pléiade de musiciens compatriotes venant d’autres groupes progressifs tels que Ulysses, S.O.T.E, Knight Area ou encore Illumion. Leur précédent album « Talisman » avait été bien accueilli par la critique en général.

Le concept est basé sur une idée très intéressante, et une fois de plus actuelle: en 2020, l’Europe est formée et une série de ministres décident de ce qui est bon ou non pour la nation européenne. L’un de ces officiels est responsable du secteur Santé et Alimentation et a réussi, après avoir perdu sa fille de 4 ans suite à une intoxication alimentaire, à ce que l’alimentation soit saine et sans bactéries, au prix d’une industrialisation extensive, qui a mis la plupart des petits exploitants sur le carreau. Hélas une pandémie s’abat sur le monde, emportant des millions de vies humaines, et ce drame confronte à nouveau le sien, lui qui a perdu sa femme 25 ans plus tôt en proie au désespoir à cause de la perte de leur fille, sans comprendre son désarroi et sans lui venir en aide, parce qu’il s’était réfugié dans son combat politique. Le drame de l’humanité rejoint donc maintenant celui de l’homme dans son histoire personnelle.

Le style progressif et symphonique convient évidemment parfaitement pour illustrer musicalement un tel thème et Braam s’emploie à le faire tout au long des 8 titres de cet album. La tessiture de l’album est variée. Après une minute d’intro atypique débute réellement Ixion dans son propos musical, intro au violon, rythme avec groove, les ambiances se succèdent sans redondance et avec fluidité, des parties instrumentales abondantes, et le premier titre « Golden cage » en est paradigmatique, avec un Michael Hos au chant rappelant par moments Peter Gabriel. Les guitares se font caressantes ou plus incisives, les claviers livrent des soli de moog, de Hammond ou de piano, la basse est ronflante et groove à souhait dans les moments plus rythmés, la batterie s’insère parfaitement dans l’ensemble. Le violon réapparaît pour une nouvelle intro dans « My princess », empreint de mélancolie. « Storm », plus soutenu, offre en son milieu une accalmie basée sur une association violon, violoncelle, guitare et voix de toute beauté. Superbe. « Comfort zone » et « Garden of Eden » mettent en exergue la superbe voix de Esther Ladiges et « The Virus » ne peut renier des liens de parenté avec Pink Floyd. Le dernier morceau, « Trapped », clôture cet album comme il l’a commencé, avec une structure variée et riche.

Au final, « Garden of Eden » se révèle être un très bon concept album de prog, dans la veine néo-symphonico mélodique, très bien produit, dégageant des rythmes et ambiances variées, servies par une instrumentation sans failles et qui ravira tous les amateurs du genre, les voix masculines et féminines n’étant pas en reste. Sans perspective de vie ultérieure puisque cet album ne sera pas joué live, ce dernier album d’Ixion s’inscrit dans la lignée du précédent « Talisman », sans surprises et avec la même richesse créative, mais toujours sans l’étincelle magique qui le placerait au dessus de la mêlée.

Musiciens :

• Michael Hos – chant
• Esther Ladiges – chant et choeurs
• Peter Boer Stick – Stick (track 5) et double basse (track 4)
• Emile Boellaard – batterie
• Gerton Leijdekker – guitare
• Martijn Bos – piano
• Jankees Braam – basse, Moog Taurus, claviers, chœurs, guitare, programmation
• Linde Faber – Violoncelle
• Gerben Klazinga – solo Hammond et solo claviers (tracks 1,5,6 et 8)
• Eveline van Kampen – guitare solo (track 5)
• Sylvester Vogelenzang de Jong – guitar solo (tracks 2 et 6)
• Irma Vos – Violon, viole, violon électrique

Liste des morceaux :

1. Golden Cage 12:17
2. Edge Of Insanity 7:24
3. My Princess, My Queen 3:17
4. Storm 7:19
5. Comfort Zone 3:57
6. The Virus 8:16)
7. Garden Of Eden 5:12
8. Trapped 8:24

Pays: NL
REV PROG RPEV200909/2
Sortie: 2009/09/15