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HADDAD – Ars Longa Vita Brevis

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Haddad est un groupe brésilien composé de Gustavo Haddad (voix, claviers, arrangements, programmation du séquenceur, direction musicale), Leandro Haddad (guitare, arrangements, voix), Paulo Pelissari (guitare leader), Rubens Oliveira (basse), Zezito Haddad (saxophone) et Sérgio Melo (batterie). Gustavo et Leandro sont les fils de Zezito.

Le CD commence par « Ars Longa Vita Brevis », introduction aux synthés un peu grandiloquente qui ressemble à une pièce classique. Une homélie funèbre côtoie « Singing in the rain » pour céder ensuite la place au piano, au chant de Gustavo, puis au saxo. On oppose les événements tragiques à la création artistique qui permet de surmonter les épreuves.

Au début de « Roma Atômica », longue pièce de neuf minutes, après une courte intro au piano, on entend la radio annoncer la mort de Kennedy à Dallas en 1963, puis un compte à rebours et des sirènes. Les paroles en portugais parlent de ruines, d’avions errants, de Jihad et de toutes les catastrophes possibles. La voix de Gustavo est agréable, sans plus, et les arrangements sont assez baroques. Le piano égrène des thèmes répétitifs repris par la guitare et les synthés, tandis que le clavecin donne la réplique. Pendant que la musique prend un tour dramatique, on entend un message de George W. Bush, qui nous parle de terrorisme. Après une courte partie musicale, une explosion termine le morceau.

« Pinky’s Boogie » est une petite récréation instrumentale sans prétention jouée exclusivement à la guitare acoustique. « Reddish Bonfire » est beaucoup plus lyrique et on n’est pas très loin de Camel. La guitare leader se fait entendre à bon escient et les voix des frères Haddad dialoguent, accompagnées par la guitare et les synthés.

« Sierra Maestra » est aussi une courte récréation instrumentale de deux minutes agrémentée par le xylophone qui donne une respiration bienvenue et prépare l’excellent « Saara », très beau morceau mélodique instrumental introduit à la flûte, relayée par les synthés. Les dialogues entre la guitare leader et le saxo d’abord, entre la guitare et le piano ensuite, très bien soutenus par la section rythmique et les synthés, sont très séduisants.

Sur « Trianon », c’est la guitare qui tient la vedette avec les synthés. Cela donne une musique instrumentale sophistiquée, majestueuse, un peu emphatique mais sans beaucoup d’intérêt, où le côté jazz est prépondérant. « San Francisco Bay » est une courte suite instrumentale de percussions et de synthés qui évoquent Genesis période Peter Gabriel, égayée par le xylophone. « Ismália » est une mélodie calme rendue grandiloquente par la guitare qui a peine à contenir son envie d’exploser. Les harmonies vocales ne sont pas sans intérêt.

« Dança Das Águas » est une longue pièce classique qui rehausse le niveau de l’ensemble. Les synthés et le piano sont pour beaucoup dans la qualité de ce titre, de même que l’excellent passage de saxo, qui « pleure » littéralement. Mais les guitares reprennent rapidement le dessus pour le malheur des uns et le bonheur des autres. Alexandre Lima, un invité, joue de la guitare rythmique. Ensuite, le clavecin repart pour un passage très primesautier, relayé par les inévitables guitares, puis par les synthés, le tout en improvisations très jazz. Après quelques soubresauts, le morceau se termine comme il a commencé : tout en douceur.

Cet album ne manque pas de qualités mais il est très inégal. C’est assez mièvre, sans âme et les instruments tirent à hue et à dia. Les guitares tonitruantes et envahissantes nuisent beaucoup à la qualité générale, qui manque d’unité. « Roma Atômica », « Saara » et « Dança Das Águas » sont les meilleurs titres mais ils ne représentent que la moitié du temps.

Pays: BR
Musea Records FGBG 4491.AR
Sortie: 2004/04

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