BIG PINK (The) – A Brief History Of Love
Voici un album que l’on attendait impatiemment. En effet, depuis la claque ramassée le 30 avril dernier à la Rotonde du Botanique, on avait hâte de découvrir ce que The Big Pink pouvait donner sur disque. D’abord annoncé en juin sous le titre « Stop The World » avant d’être reporté en septembre, le premier album du groupe, finalement intitulé « A Brief History Of Love », est enfin dans les bacs.
Originaires de Londres, le chanteur guitariste Robbie Furze et le claviériste Milo Cordell, deux amis qui se connaissent depuis pas mal de temps, ne mettront toutefois un projet commun sur pied qu’en 2007. The Big Pink était né, en référence directe au premier album de The Band. Avant cela, Robbie a notamment joué de la guitare pour Alec Empire (le fondateur d’Atari Teenage Riot) tandis que Milo s’occupait activement du label indépendant Merok Records (qui a sorti des singles pour Klaxons et Crystal Castles parmi d’autres).
Le morceau d’intro, « Crystal Visions », va attaquer progressivement les oreilles de l’auditeur, laissant apparaître au fur et à mesure une basse sinistre, une voix claire et une guitare froide, un peu à la manière de Black Rebel Motorcycle Club. Puis, après quatre minutes, c’est l’explosion sonore et le mur de guitares saturées qui remplira de bonheur les amateurs de Jesus & Mary Chain, de Ride et de My Bloody Valentine. Cela continue dans la même veine avec « Too Young To Love », si ce n’est que les instruments couvrent un peu plus le son de la voix et qu’ils s’en donnent à cœur joie sur les feedbacks. Le single « Dominos » montre que le duo est également doué pour composer une mélodie emballante et un refrain mémorisable pour tout un chacun.
« Love In Vain » calme un peu les ardeurs tout en mettant en avant une voix assurée et convaincante tandis que « At War With The Sun », décevant à première écoute, se révèle bien plus consistant à la longue et doit donner toute sa signification en concert, avec un refrain noisy du plus bel effet. Ceci nous amène à la pierre angulaire de l’album, « Velvet », un excellent morceau qui a été supervisé par le célèbre Alan Moulder (producteur pour Nine Inch Nails, Smashing Pumpkins et Lush en plus de la vague shoegazing citée ci-dessus). Cette composition montre un équilibre parfait entre les guitares glaciales et le penchant légèrement électro du duo. Sans compter une voix nasillarde qui fait des merveilles. Dans le même ordre d’idée, « Golden Pendulum » et « Frisk » sont sans doute nés en chipotant sur des machines plutôt qu’en jammant dans un garage. Ils dégagent en tout cas des atmosphères électroniques plus marquées, qui peuvent parfois laisser songeur.
Heureusement, la plage titulaire (que ne renieraient pas les frères Reid) va bien vite remettre de l’ordre dans le tracklisting avec un titre calme bonifié par l’ajout d’une voix féminine chaleureuse. « Tonight » renoue avec la simplicité mélodique tandis que le final, « Countbackwards From Ten », entamé avec des guitares à la Pixies, ne se termine pas dans le chaos espéré. Cela dit, la phrase « Better off dead » risque bien de se retrouver sur un t-shirt à l’effigie du groupe.
A l’issue de leur prestation scénique, on s’était demandé s’ils allaient réussir à transposer sur CD l’énergie qui est la leur en concert. La réponse n’est pas tout à fait tranchée, vu que comme c’est malheureusement souvent le cas, la production enlève pas mal de percutant aux compositions. Néanmoins, on est ici en présence d’un album inspiré, qui lorgne vers le shoegazing, mais avec une touche mélodique qui devrait leur permettre de franchir certaines barrières.
Pays: GB
4AD CAD2916CD
Sortie: 2009/09/14