UPSILON ACRUX – Radian Futura

Upsilon Acrux est un groupe originaire de San Diego et fixé à Los Angeles. La formation se présente sous forme d’un quintette instrumental: Phil Cobb (claviers), Paul Lai (guitare), Chris Meszler (batterie), David Moeggenberg (guitare) et Marty Sataman (basse). Cette formation existe depuis 1998 et a sorti son premier album en 1999.

« Radian Futura » est la sixième galette du quintette californien. La musique en qualifiée de rock progressif, pas vraiment faux, mais alors on se situe plus près du math rock que de groupes comme IQ ou Pendragon. Les influences revendiquées par le groupe sont multiples surtout jazz, jazz-rock et rock progressif. Citons entre-autres Frank Zappa, Captain Beefheart, Magma, John Coltrane ou encore Ornette Coleman. Mais il en est une qui à mon sens prédomine c’est King Crimson, nos musiciens s’en cachent tellement peu qu’ils ont baptisé leur premier opus « In the acrux of the Upsilon King ».

La ligne rythmique est tout à fait extraordinaire, rappelant celle du roi cramoisi, ou celle de Yes. Les gars s’amusent à des trucs tout à fait ahurissants. Par exemple, sur « Prelude to Forshadow’n », ils simulent la gratte dans le disque, coupant une mesure pour la reprendre immédiatement à son début, ensuite toujours au milieu de la mesure, ils sautent brutalement à autre chose. N’éjectez pas le cd pour le nettoyer, c’est fait exprès. Je ne dis pas que ce passage est agréable à écouter, mais la prouesse technique coupe le souffle. Vous comprenez pourquoi je vous disais que l’on est proche du math rock.

Ce qui différencie la musique d’Upsilon Acrux de nombre de productions math, c’est la présence de phases mélodiques, de thèmes auxquels l’auditeur peut s’accrocher. Les claviers donnent une touche de douceur, de musicalité, la sauce qui fait passer le merlan comme disait Pierre Perret. Il y a bien quelques longueurs dans la première partie de la pièce de résistance de plus de vingt minutes, « Transparent Seas (radio edit) », mais cela mis à part, le disque se laisse écouter d’une traite sans lasser, ce qui est assez rare pour un album instrumental, qui plus est aussi technique que celui-ci. On n’atteint pas le niveau de la fantastique montée en puissance d’un « Starless », ni la magie mélodique d’un « Siberian Kathru », la technique primant tout au long de l’aventure. Il n’en demeure pas moins que le parcours est plaisant.

Alors voilà, il me faut noter, épreuve ô combien subjective. La virtuosité des différents intervenants me paraît telle, leur façon de jouer ensemble si harmonieuse que je me permets d’accorder quatre étoiles à cette galette, même si je n’en ferais pas mon disque de chevet, l’aspect recherche passant un peu trop souvent avant l’esthétique musicale. Upsilon Acrux mérite votre intérêt, même si l’approche de sa musique est quelque peu ardue. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour apprécier, mais de toute évidence, il y a quelque chose là-dedans…

Pays: US
Cuneiform Records RUNE284 / Mandaï Distribution
Sortie: 2009/05/19