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GARNEAU, Chris – El Radio

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Comme son nom ne l’indique pas, Chris Garneau, jeune homme sensible qui a beaucoup écouté Elliott Smith et Jeff Buckley lorsqu’il était ado, est américain (il est originaire du New Jersey). Deux ans après « Music For Tourists », il revient avec un nouvel opus, « El Radio ».

Il s’agit d’une sorte d’album concept qui se divise en quatre parties pas nécessairement bien distinctes. Chaque chapitre est consacré à une saison, un peu à l’instar de Vivaldi sauf que l’ami Chris est bien plus poétique que le compositeur italien (en tout cas dans les titres). En effet, « April Showers », « Il Fait Chaud », « In Autumn » et « Winter Songs » sont bien plus aguichants que la simple énumération des saisons.

A l’instar du prodige du XIIIe siècle, c’est avec le printemps que l’album débute. Mais « The Leaving Song » a plus les attributs d’une chanson triste, introduite par des nappes classiques planantes. Et lorsqu’arrive la voix androgyne de Chris, on pense irrémédiablement à Antony Hegarty (Antony & The Johnsons) et à Maximilian Hecker, voire même à Feargal Sharkey. En tout cas, on a l’impression que le bonhomme souffre. Suit le radicalement différent « Dirty Night Clowns », à l’atmosphère nettement plus guillerette (pour ne pas dire champêtre), et des violons omniprésents. Mais directement après, « Raw And Awake » nous replonge dans une certaine sinistrose.

L’été commence comme le printemps se termine, c’est-à-dire sur un mode calme (« Hands On The Radio ») à la différence près qu’ici, l’instrument de référence est le piano. Par contre, « No More Pirates » flirte enfin avec un grand soleil avant qu’une brise salvatrice ne souffle sur l’excellent « Fireflies » et son refrain à la mélodie parfaite.

L’arrière saison débute sur un jazzy « Hometown Girls » qui sent le blues de la rentrée, grâce à un harmonica qui pleure sur la fin du morceau. « Over And Over » ne nous remonte pas le moral, chanté d’une voix plaintive sur une mélodie à la Grandaddy en plus orchestral, tandis que « The Cats & Kids » accompagnerait volontiers les feuilles mortes qui virevoltent autour d’enfants qui tentent de les attraper.

Paradoxalement, la dernière partie de l’album, sensée être la plus froide, s’ouvre sur un morceau instrumental plus chaleureux qu’il n’y paraît, « Lucioles En Re Mineur », joué de main de maître au piano. « Things She Said », par contre, dépeint admirablement bien les flocons de neige qui tombent du ciel, surtout que le final ne ferait pas tâche dans les haut-parleurs d’un marché de Noël. L’album se termine sur « Pirates Reprise », une adaptation de « No More Pirates » issu de l’été, avant un anecdotique morceau bonus sans paroles, « Black Hawk Waltz ». Vous l’aurez compris, El Radio est un album qui souffle le chaud et le froid, et dans lequel on a quelques difficultés à rester accroché. Il n’y a plus de saisons, comme dirait l’autre…

Pays: US
Fargo FR21176
Sortie: 2009/07/07

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