JOAKIM – Milky Ways
Une fois n’est pas coutume, c’est un album un peu plus orienté vers les dancefloors qu’il nous est demandé de chroniquer. Mais rassurez-vous, il ne s’agit pas non plus d’une production techno pure et dure, vu que Joakim est avant tout connu pour sa large palette d’influences, du rock à l’électro en passant par la pop ou le psychédélique.
« Milky Ways » est déjà le troisième album du compositeur et musicien français, qui est aussi remixeur à ses heures (pour Röyksopp, Simian Mobile Disco et Cut Copy entre autres). Sans compter son rôle plus qu’actif au sein de Tigersushi, le culte label parisien d’avant-garde.
L’album débute avec une intro longue de 8 minutes, « Back To Wilderness », qui a de quoi laisser songeur. Autant mystérieux que sinistre et angoissant, cet instrumental intelligemment construit n’a rien à voir avec une quelconque piste de danse. Au contraire, les guitares froides et saturées font plus que de la figuration (on irait même jusqu’à dire que Suicide n’est pas loin). Quant à la batterie, elle est digne d’un groupe de rock. C’est une batterie identique qui introduit le deuxième titre, « Ad Me », mais elle laisse rapidement la place à une mélodie plus légère et à une voix synthétique. Et comme ce sont de vrais musiciens qui utilisent de vrais instruments, on pense immanquablement à LCD Soundsystem. A ce propos, il faut savoir que Joakim s’entoure désormais d’un groupe de musiciens attitrés, baptisé The Disco. Ils ont non seulement enregistré l’album, mais partiront également en tournée avec le maître.
Retour à « Milky Ways » et à ses riches compositions qui font ensuite penser tour à tour à Kraftwerk (les intros mécaniques de « Fly Like An Apple » et surtout de « King Kong Is Dead », digne de « Neon Lights »), à Vitalic un peu plus acid house (« Medusa »), à Metronomy en plus léger (le single « Spiders ») et même à Wilco en plus électro (l’excellent « Travel In Vain »). Autant d’influences qui n’empêchent toutefois pas Joakim de garder sa personnalité et de ne jamais tomber dans le plagiat. Il arrive même à se créer un style personnel hors de ce patchwork improbable qui doit immanquablement atteindre son apogée sur scène.
Pays: FR
!K7 !K7238CD
Sortie: 2009/08/31