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LE SINGE BLANC – Baï Ho

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Le Singe Blanc est un groupe originaire de Metz. Ce trio se compose de façon pour le moins originale. Voyez plutôt, en voici la formule : Kevin Le Quellec (batterie), Vincent Urbani (basse et chant) et Thomas Coltat (basse et chant). Vous avez bien lu, deux bassistes chanteurs et un batteur, pas d’autres instrumentistes. La formation existe depuis 2000 et en est à son troisième album. La musique du singe blanc est classée math rock, rien d’étonnant au vu de la composition du trio que la rythmique soit particulièrement mise en avant.

« Baï Ho », troisième galette du primate, est présentée comme l’œuvre la plus aboutie de nos trois messins à ce jour. La section rythmique séduit d’emblée par sa pêche et par les changements de tempo aussi subtils qu’imprévisibles. Amateurs de rythmes endiablés, écoutez leur ligne de basse, un vrai régal. Pour ce qui est du chant, nos amis s’expriment dans une langue propre à eux, à mi-chemin entre l’allemand et le japonais (le producteur du disque s’appelle d’ailleurs Rico Uochi Toki). Ce qui fait que le mélange sonne comme du Magma revu par Talking Heads, Robert Fripp et Brian Eno. Le climat est totalement délirant, démarche proche de Sebkha Chott.

Cela paraît bien séduisant, et ça l’est… au départ! Le problème, c’est que les vociférations simiesques (peut-on vraiment parler de chant ?) deviennent vite fatigantes, si bien qu’au bout de deux titres vous vous croyez enfermé dans un asile d’aliénés. Qui plus est, alors que Sebkha Chott change en permanence de style, passant de la fanfare à la salsa, puis au métal, le singe reste tout le temps dans le même registre, et ça lasse. L’humour chottien décalé manque aussi ici. Ajoutons que l’idée de créer sa propre langue n’est pas vraiment neuve, au risque de me répéter, Magma faisait déjà cela dans les années septante. Alors donc, tout un disque de cris émis dans un sabir abscons, cela à de quoi faire convulser une momie.

Cela me gêne de devoir placer ce gros bémol dans cette chronique, les musiciens faisant preuve d’une grande maîtrise de leurs instruments, mais le plaisir de l’écoute est me semble-t-il l’élément majeur dans l’appréciation d’un album. Alors pourquoi diable irriter l’auditeur avec ces cris incessants, ces « gnagnagnas » placés à tort et à travers au fil de l’œuvre? Dommage, très dommage (je sais bien que d’autres chroniqueurs vous diront que c’est justement cela qui est génial, excusez-moi mais j’trouve pô !). A noter que le groupe offre en bonus un DVD reportage sur sa tournée 2007 en… Chine ! Voilà une nouvelle fois une rondelle à réserver aux amateurs de math rock, bien que… l’écoute de la ligne de basse (et de la batterie), valent vraiment la peine. Un petit album avec du vrai chant messieurs ?

Pays: FR
Whosbrain Records WHB-21 / Mandaï Distribution
Sortie: 2009/01

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