SPINNERETTE – Spinnerette
Lorsque Brody Dalle a annoncé, en mars 2007, qu’elle sabordait The Distillers (dont le troisième album, « Coral Fang » en 2003, avait pourtant récolté bon nombre de critiques positives), on s’est quelque peu demandé quelle mouche avait piqué celle qui partage officiellement la vie de Josh Homme depuis 2006.
En effet, ce demi-tour radical avait de quoi surprendre. Elle a emmené dans l’aventure le guitariste Tony Bevilacqua et s’est adjoint les services du batteur Jack Irons (qui a notamment joué avec les Red Hot Chili Peppers et Pearl Jam) ainsi que du bassiste Alain Johannes (Queens Of The Stone Age, Mark Lanegan). Bref, de bien belles références. Un premier EP, « Ghetto Love », sort en décembre 2008 et le premier album officiel du groupe arrive six mois plus tard.
Cet album éponyme débute avec la plage titulaire du précité EP et on se demande bien ce qui a changé par rapport à son groupe précédent. La voix est la même, tout comme les atmosphères et les guitares nerveuses qui font penser à Hole ou à Babes In Toyland. La recette est identique pour le titre suivant, « All Babes Are Wolves », même si le début lorgne plutôt du côté des Go-Go’s (sans la fraîcheur et la spontanéité). Ce n’est qu’à partir du troisième morceau, « Cupid », que l’on commence à rentrer dans la plaque et que Brody Dalle insuffle son style. Un style qui n’est pas sans rappeler les bons moments de « Coral Fang ». Alors, pourquoi tant de remous? « Geeking » est une composition plus (trop) gentille que pour être prise au sérieux. Par contre, le single « Baptized By Fire », est un morceau parfait, équilibré, presque pop qui pourrait devenir un hit en radio.
La suite sera plutôt en dents de scie. Un bien faible « A Spectral Suspension » est relayé par un très bon « Distorting A Code » (que l’on retrouvait également sur le EP) qui fait franchement penser à Blondie. Puis, un presque ringard « Sex Bomb » est proposé à un auditeur qui a bien du mal à relier les idées lancées par le groupe. On trouve encore deux moments qui tentent de rattraper la sauce (« Driving Song » et « The Walking Dead ») mais cela ne suffit pas à sauver un album qui déçoit, à l’image du dernier titre (« A Prescription For Mankind »), prolongé sans intérêt en morceau caché. C’est surtout le potentiel présumé du groupe qui laisse un sentiment de travail inachevé. Notons que la gent masculine appréciera la pochette (surtout le verso) mais, cela mis à part, on serait tenté de conseiller à Brody Dalle de soit sérieusement se remettre en question, soit d’offrir ses services aux Queens Of The Stone Age…
Pays: US
Anthem / Hassle HOFF071CDA
Sortie: 2009/06/15