POLITE SLEEPER – Lake Effect
Originaire de Brooklyn (New York), Polite Sleeper arrive déjà avec un deuxième album, « Lake Effect », comprenant neuf titres et autant de moments délicats. C’est du moins ce qu’annonce leur bio.
Car il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, le projet se forme sur les cendres de The Yellow Press, un groupe de punk hardcore qui se sépare en 2005. Jason et Tim (impossible de trouver leurs noms de famille), lassés par les décibels agressifs, commencent à composer des morceaux acoustiques qui parlent de thèmes moins pubères. Ils rencontrent Michael, un pianiste qui leur apporte de nouvelles idées. L’EP « Sabotage » sera le fruit de leurs premières sessions en juin 2007, suivi l’année suivante par « Seens », un premier album salué par la critique.
Très prolifique, les musiciens s’enferment dans un studio et en cinq jours (apparemment pendant une tempête de neige), accouchent de ce qui deviendra « Lake Effect ». Ils demanderont à un de leurs amis, Aaron Prellwitz (qui a travaillé notamment avec Death Cab For Cutie et John Vanderslice) de produire l’album.
« These Are Not Fall Colours », le premier titre, installe directement une ambiance folk acoustique que l’on retrouvera tout au long de la plaque. Quelque part entre Bright Eyes et Modest Mouse quand ils se la jouent soft, avec une voix qui fait penser à Tracy Chapman au masculin. On se laisse sans peine emporter par des compositions travaillées et musicalement très riches (le piano fait beaucoup, notamment sur le plus remuant « Driving Ohio »). « From Waiting List To Walk In », par contre, se révèle plus faible car trop long. « Crushed » fait référence à la fameuse tempête de neige qui s’abattait pendant l’enregistrement, avec une mélancolie poussée à l’extrême.
La plage titulaire, toute douce, nous permet de rêver quelques instants et nous amène à l’excellent « Eleven Months », une composition crescendo du meilleur effet, parfaitement relayée par « Three Easy Steps », qui porte admirablement bien son titre. « My Head Still Hurts » met la voix en exergue tandis que « So Serious » repart vers des sommets de folk bien ficelés, point final d’un album bien agréable, qui devient de plus en plus intéressant au fil des écoutes. Ce qui est déjà une bonne chose en soi…
Pays: US
Expect Candy Distr. / Sonic Rendezvous
Sortie: 2009/09/04