PHIDEAUX – Number Seven
Sacré Phideaux ! Qui aurait cru qu’un jour je serais le personnage central d’un album de Phideaux ? Car oui, ce personnage est un loir (dormouse en anglais). Bon d’accord, ce n’est qu’un homonyme puisqu’il manque le h. N’empêche, le hasard est troublant. Mais trêve de plaisanteries, nous sommes là pour découvrir le nouvel opus de Phideaux et non pour échafauder une quelconque base au concept.
Phideaux nous avait habitué à sortir un album tous les ans, voire même deux. Cette fois, il a fallu attendre deux ans pour voir arriver le successeur de « Doomsday Afternoon« . Entre-temps, Phideaux Xavier a aussi participé à l’album « 01011001 » de Ayreon, et puis il s’est enfin montré en live en Europe. Cette attente est récompensée par un septième opus conceptuel. L’histoire, sans vouloir tout dévoiler, tourne autour d’un loir, alors qu’une musaraigne et une écrevisse luttent pour régner, en fait l’une représente la terre, l’autre la mer. Nous assistons donc à un affrontement dont dépend la survie terrestre.
Accompagné par pas moins de neuf musiciens, Phideaux Xavier nous dévoile sa plus belle réussite à ce jour, un ensemble de seize titres réunis sur trois actes. En français, on pourrait les titrer : « le loir prisonnier », « le loir s’échappe » et « le loir sous les feux de la rampe ». Nous sommes éblouis par les parties vocales qui se dessinent avec une Valerie Gracious subliminale, sans compter les voix de Molly Ruttan et Linda Ruttan-Moldawsky. Le groupe assure un parfait soutien avec des arrangements soignés à l’extrême, notamment Johnny Unicorn qui, quand il est au saxophone, nous fera fondre de bonheur. C’est un régal de bout en bout.
Autre raison de se réjouir, le livret réalisé par Linda Ruttan-Moldawsky. La pochette tout comme les illustrations des 20 pages du livret sont une merveille. Bien sûr, les paroles y sont et vous pourrez ainsi suivre les péripéties de notre musaraigne et de l’écrevisse.
Difficile d’extraire l’un ou l’autre titre d’un tel album. Tout est bon et cela s’écoute de toute façon de a à z sans interruption ! J’ai malgré tout relevé pour vous l’ambiance enivrante de « The Claws Of A Crayfish » avec une voix aérienne et le violon d’Ariel Farber qui transpire de mélancolie, ainsi que « My Sleeping Slave » à la mélodie irrésistible. Pas de doute, vous allez chanter avec Phideaux. Sur « Gift Of The Flame », il y a un petit côté folk rock façon Blackmore’s Night, mais bien meilleur que ces derniers, beaucoup plus inspiré ! Le guitariste Gabriel Moffat (aussi le producteur), est bien en évidence sur « Love Theme From ‘Number Seven' », un titre qu’il a coécrit avec Xavier. Comme il s’agit d’un instrumental, cela permet aussi d’apprécier le travail du bassiste Mathew Kennedy, du batteur Rich Hutchins et du claviériste Mark Sherkus. Et puis, il y a ce « Infinite Supply » emmené par un duo piano/chant intense.
La personnalité de Phideaux s’affirme cette fois totalement. « Number Seven » est une totale réussite à ne manquer sous aucun prétexte. Il paraît qu’il y aura un appendice sous le titre « 7½ ». On attend cela avec impatience !
Pays: US
Bloodfish zyz-007
Sortie: 2009/06