CD/DVDChroniques

TAN ZERO – We Can’t Imagine

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Ce quatuor italien originaire de la région de Modène fut actif de 1985 à 1990. Il publia son unique album, « We Can’t Imagine », en 1987. Beaucoup d’activités, quelques turbulences au sein du groupe, un désaccord avec la compagnie discographique sur la teneur du nouvel album et son orientation amenèrent la dissolution du groupe.

Cette réédition permet de redécouvrir le produit d’origine, augmenté d’une version de leur titre-phare, « We Can’t Imagine », réalisée en 2008. Elle présente aussi, en supplément, de nombreuses pièces issues d’enregistrements postérieurs, en studio et en public, parfois organisées dans le cadre de retrouvailles ou de tentatives de reformation.

A l’écoute, Tan Zero produit un Pop-Rock mélodieux, agréable et bien construit. Son ancrage dans la musique des années 1980 est moins marquant qu’il n’y paraît au premier abord. Il poursuit plutôt une certaine tradition des années 1970 qu’il adapte à son époque.

Alex Lunati se pose en leader d’envergure. Il a composé la totalité de l’album d’origine, qui reste incontestablement une réussite. Aucun des titres repris en bonus n’atteint d’ailleurs son niveau, même si certains ne manquent pas d’intérêt. Il possède une voix et des intonations intéressantes qui rappellent beaucoup le chanteur de Golden Earring, Barry Hay. Ses prestations aux claviers ne suscitent jamais une admiration démesurée, mais cadrent parfaitement l’ensemble. Et, de toute façon, ses partenaires ne sont jamais là pour faire de la figuration. Le guitariste Carlo Giugni remplit bien l’espace et montre à l’occasion qu’il n’est pas manchot. Quant au bassiste Daniel Gozzi, il mérite une attention particulière. Il apporte une bonne dose de Jazz-Funk, que l’on ne retrouvera pas avec la même ampleur après son départ. C’est même une des raisons principale pour laquelle la version enregistrée en 2008 de « We Can’t Imagine » perd une part de sa saveur originelle. A la batterie, le « frère de l’autre » fait parfaitement ce qu’il a à faire.

L’album original s’écoute avec un réel plaisir. Alex Lunati possède le sens de la mélodie. Il sait également la mettre en valeur et dispose du groupe idéal pour le faire. Une seule fois, le groupe quitte sa ligne. Avec le long instrumental final, « Ike Ray », il s’égare dans des directions plus progressives et expérimentales, qui s’intègrent moins bien dans le cadre de cet album et, en définitive, ne convainquent pas vraiment.

Parmi les bonus, il faut remarquer qu’Alex Lunati ne chante que sur un titre, « Non Viaggero Mai Piu Nei Sogni Miei », qui s’inscrit dans la continuité et devait apparaître sur un second album, prévu en langue italienne et programmé en 1990. Il ne vit jamais le jour.

Il faut aussi parler de « Nike-Shit », une improvisation géniale réalisée en concert en 2001. Les instrumentistes filent dans tous les sens et, à l’avant-scène, le danseur et chanteur Giulio Rizzi, considéré parfois comme le cinquième membre du groupe lors de certaines prestations en concert, parle, chante et hurle avec passion et folie. Les quelques autres titres enregistrés en public donnent aussi beaucoup de place à l’improvisation. Dans ce domaine, il faut avouer que le groupe s’en tire souvent à son avantage.

En conclusion, cette intéressante réédition pourrait plaire tout à la fois aux amateurs de Golden Earring, de Level 42 et, parfois, de Frank Zappa.

Les titres (70’12) :

  1. « We Can’t Imagine » (A)(3’58) (* 2008)
  2. « Ike Ray » (A)(1’06)
  3. « Open Your Eyes » (A)(3’40)
  4. « Make You a Clister » (A)(3’50)
  5. « Tan » (A)(1’39)
  6. « We Can’t Imagine » (A)(4’22)
  7. « Vision Egg » (A)(3’16)
  8. « Gnigo Gnago Circus » (A)(1’48)
  9. « Walk Away » (A)(5’46)
  10. « Ike Ray » (A)(11’20)
  11. « Non Viaggero Mai Piu Nei Sogni Miei » (A)(3’56) (* 1989)
  12. « Appuntamento Nel Sonno » (B)(2’17) (* 1998)
  13. « La Polycar dello Zio Sergio » (B)(1’46) (* 1998)
  14. « Cane in Coma » (D)(1’04) (* 1988)
  15. « Cosmorella e il Voyeur » (B)(2’42) (* 1998)
  16. « Nonodrollo Fek » (C)(2’28) (* 1988)
  17. « Nike-Shit » (E)(2’48) (* 2001)
  18. « Tan Dub 98 » (A)(4’14) (* 1998)
  19. « L’Oro di Ivo » (D)(5’36) (* 1989)
  20. « Uomo in Pantofole che Pensa Ai Cazzi Suoi » (D)(2’27) (* 1988)

(*) bonus

Compositeurs :

  • A : A. Lunati
  • B : A. & L. Lunati
  • C : A. & L. Lunati/Giugni
  • D : A. & L. Lunati/Giugni/Mascia
  • E : A. & L. Lunati/Giugni/Mascia/Rizzi

Les interprètes :

  • Alex Lunati : Chant, Piano & Claviers / Guitares (12, 13), Programmation (12, 13, 15, 18), Saxophone (15), Percussions (14)
  • Lor Lunati : Batterie / Guitare (13), Chant (15)
  • Carlo Giugni : Guitares (1 à 11, 14, 16, 17, 19, 20), Chant (2 à 10), Flûte (18)
  • Daniel « Paul Mc » Gozzi : Basse (2 à 10)
  • Luca Mascia : Basse (1, 11, 14, 17, 18, 19, 20)
  • Steve Zappo Jameson : Chœurs (2 à 10)
  • Alice Lunati : Chœurs (1)
  • Giulio Rizzi : Chant (17)
  • Corrado Baccolini : Flûte (18)

Pays: IT
Musea Parallèle MP 3071
Sortie: 2009/01 (réédition, original 1987)

Laisser un commentaire

Music In Belgium