IRON MAIDEN – Flight 666

L’année prochaine, en avril, on fêtera les trente ans de la sortie du premier album d’Iron Maiden. Ce n’est pas une plaisanterie. Les pharaons du heavy metal qui ne semblent pas avoir pris une ride depuis tout ce temps sont déjà dans le circuit depuis un tiers de siècle. Il serait inutile de retracer ici la gigantesque carrière du plus grand groupe de heavy metal canal historique du monde. Quatorze albums studios, la moitié de live, le parcours d’Iron Maiden se chiffre à coups de millions d’albums vendus, de millions de personnes déplacées aux concerts et de millions de kilomètres parcourus par un groupe qui ne semble vivre que pour les tournées.

Justement, parlons-en, des tournées. Quand Maiden sort un disque, il se lance dans une tournée mondiale d’un an pour porter la bonne parole à tous les heavy metal fans de la terre qui vénèrent le groupe par-dessous tout. Depuis la gigantesque tournée « Live after death » en 1984-85, tout le monde attend la caravane Maiden dans sa ville, avec ses décors somptueux, son monstre Eddie qui est toujours déguisé différemment, les riffs assassins et habiles du bassiste Steve Harris et de son trio de guitariste duellistes, la rythmique de locomotive de Nicko McBrain et le charisme scénique quasi-divin de Bruce Dickinson. Et quand Iron Maiden ne sort pas d’album studio, sa maison de disque sort un best of qui permet au groupe de faire le tour du monde et jouer devant des foules toujours plus grandes.

Dernière grande opération en date, la tournée rétrospective effectuée à l’occasion de la sortie de « Somewhere Back In Time« , un best of des années Dickinson, présent chez Maiden depuis 1982 (en remplacement de l’imprévisible Paul DiAnno). Le résultat de ce tour du monde est actuellement commercialisé grâce à un DVD du nom de « Flight 666« , couplé avec le CD live du même nom. On y retrouve nos sympathiques quinquagénaires embarqués aux quatre coins du globe, se déplaçant dans leur propre Boeing, piloté par leur propre chanteur. Car Monsieur Dickinson n’est pas qu’une rock star. Fin lettré, champion d’escrime, maitrisant plutôt bien la langue de Molière, il est également breveté pilote de long courrier et par conséquent capable de piloter un gros porteur à réaction. Chapeau bas, surtout quand on a vu le grand Bruce se porter au secours de réfugiés pendant la dernière guerre au Liban en 2006, assurant le pont aérien comme un véritable as des airs.

C’est peut-être pour cela que « Flight 666 » commence sur les bruits de Spitfire de la Bataille d’Angleterre qui annoncent « Aces high », un indétrônable extrait de « Powerslave ». Cette tournée nous replonge de plein pied dans les années 1984-86, époque des albums « Powerslave » et « Somewhere in time ». Sur ce live, le groupe a choisi le patchwork d’extraits de concerts collés ensemble pour créer le concert idéal d’Iron Maiden, avec à chaque fois la meilleure version possible jouée sur scène. On peut ainsi tâter l’ambiance de concerts à Mumbai (Inde), Melbourne, Sydney, Tokyo, Monterrey (Mexique), Los Angeles, Mexico City, Costa Rica, Sao Paulo, Bogota, Buenos Aires, Santiago du Chili, Porto Rico, Toronto. Il ne doit y avoir que dans le désert de Gobi où Maiden n’a pas joué. Et le programme est évidemment composé d’une flopée de classiques imputrescibles d’Iron Maiden : « Aces high », « 2 minutes to midnight », « Revelations », « The trooper », « Wasted years », « The number of the beast », « Can I play with madness », « Rime of the ancient mariner », « Powerslave », « Heaven can wait », « Run to the hills », « Fear of the dark », « Iron maiden », « Moonchild », « The clairvoyant », « Halloweed be thy name ».

Rien de bien surprenant de la part des vieux briscards d’Iron Maiden, qui nous servent le menu habituel, surtout entendu sur le « Live after death » de 1985 et les live de 1993, le trio « A real dead one », « A real live one » et « Live at Donington ». N’oublions pas que le dernier disque en date de Maiden est un best of qui comporte onze des seize titres joués sur « Flight 666 ». Il faut bien vendre… Mais il faut dire que le son sur ce « Flight 666 » est particulièrement impressionnant et c’est sans doute là que se trouve la plus-value de l’album. On peut ainsi apprécier une version babylonienne de « Rime of the ancient mariner », à mes yeux un des plus grands titres d’Iron Maiden, ainsi que des retrouvailles rafraîchissantes avec « 2 minutes to midnight » ou « Powerslave » et les chœurs du public sur « Fear of the dark », sans parler du vital « Halloweed be thy name ».

Bref, on l’aura compris, voilà un autre live de référence d’Iron Maiden, indispensable pour les novices qui découvrent le groupe comme pour les fans qui collectionnent tout. La question est de savoir s’il faut choisir entre le DVD ou le CD. Dans les deux cas, vous serez subjugués par la magie Maiden.

Pays: GB
EMI 50999 6977572 7
Sortie: 2009/05/25