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GREEN DAY – 21st Century Breakdown

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Considéré à ses débuts comme un des groupes phares du punk rock boutonneux, le trio californien Green Day a acquis au fil des ans une certaine renommée. Toujours très ado avec « Dookie » en 1994 et le hit « Basket Case », ils ont ensuite peu à peu évolué vers un son plus adulte. On a commencé à les prendre au sérieux avec le single « Time Of Your Life (Good Riddance) » à la fin des années 90, soit une dizaine d’années après leurs débuts. Ils ont clairement atteint l’âge adulte en 2004 avec « American Idiot« , l’album qui leur a apporté la maturité et surtout un succès planétaire phénoménal. Un album ambitieux qui faisait le point sur le premier mandat de George Bush à la tête des Etats-Unis, en n’omettant pas d’éclabousser généreusement le bonhomme. On se souvient également d’un passage mémorable lors du festival de Werchter en 2005…

Depuis, ils ont multiplié les collaborations et les projets parallèles. En 2006, ils enregistrent une cover des Skids (« The Saints Are Coming ») avec U2. L’année suivante, ils se retrouvent sur un album d’Amnesty International avec leur reprise du « Working Class Hero » de John Lennon ainsi que sur la BO du film « The Simpsons ». En 2008, ils enregistrent un album de rock garage sous le nom Foxboro Hot Tubs (« Stop Drop And Roll!!! ») et ils sont en train de superviser une comédie musicale inspirée d’« American Idiot ». Autant dire qu’ils n’ont pas vraiment eu le temps de s’ennuyer alors que pointait tout doucement la pression inhérente à ce succès aussi incroyable qu’inattendu.

Le chanteur guitariste Billie Joe Armstrong, le bassiste Mike Dirnt et le batteur Tré Cool se devaient de se remettre en question avant d’enregistrer ce qui allait devenir le huitième album de Green Day, « 21st Century Breakdown ». Un album dont la production a été confiée au célèbre Butch Vig, producteur légendaire du « Nevermind » de Nirvana, du « Dirty » de Sonic Youth ou encore du « Siamese Dream » de Smashing Pumpkins, et actuellement au chômage en tant que batteur de Garbage.

Cet album aux relents d’opéra rock est divisé en trois chapitres distincts, précédés par une mini intro (« Song Of The Century »), chantée comme si Billie Joe Armstrong avait enregistré sa partie en 1940 avec du souffle et un son crasseux. Ce n’est qu’après que les choses sérieuses commencent avec l’acte I intitulé « Heroes And Cows ». De loin la partie la plus intéressante, elle débute avec la plage titulaire sur laquelle on retrouve tous les ingrédients qui ont fait la renommée de Green Day. Une voix agressive juste ce qu’il faut, des guitares bien dosées et un contenu politique à la limite du correct. D’une manière générale, cet album raconte l’état des USA tel que W les a laissés à son successeur. Suit « Know Your Enemy », le single qui, aussi efficace soit-il, n’est pas la meilleure plage de la plaque. « ¡Viva La Gloria! » est en effet un rien supérieur, avec son intro calme à laquelle succède un riff de guitare entêtant. « Before The Lobotomy » touche la corde sensible avant que « Christian’s Inferno » nous ramène dans le droit chemin. Par contre, « Last Night On Earth » ressemble à un étrange mix entre Billy Joel et John Lennon.

L’acte II (« Charlatans And Saints ») débute en fanfare avec « East Jesus Nowhere », un titre efficace et plein d’énergie qui nous amène vers la plage la plus surprenante qui n’est pas loin d’être également la plus réussie. En effet, « Peacemaker » et ses relents de flamenco amène une fraîcheur intéressante au son du groupe, avec des paroles faisant directement référence à l’actualité. « Last Of The American Girls » n’apporte pas grand-chose mais « Murder City » est un titre irrésistible grâce surtout à la voix et à la guitare de Billie Joe Armstrong (il n’est pas le compositeur du groupe pour rien). « ¿Viva La Gloria? (Little Girl) », qui n’a rien à voir avec le titre de l’acte I, poursuit dans la même veine alors que « Restless Heart Syndrome » ressemble à un croisement entre « Dream On » et « House Of The Rising Sun » au final toutefois nettement plus nerveux.

Sur l’acte III (« Horseshoes And Handgrenades »), il faut surtout retenir le morceau pilote qui fait furieusement penser à The Hives, « The Static Age » dont les sonorités renvoient à Weezer ainsi que le futur single « 21 Guns », le nouveau « Wake Me Up When September Ends ». « American Eulogy » est un peu trop prévisible tandis que « See The Light » débute avec les mêmes accords que « 21st Century Breakdown » mais part dans une direction directement plus agressive pour clôturer un album au moins aussi ambitieux que le précédent, qui tient la route malgré ses 68 minutes et qui ne fait que confirmer que Green Day est bien à considérer comme un groupe majeur de sa génération. Après plus de 20 ans de carrière, ils ont atteint une maturité qui mérite le respect…

Pays: US
Reprise Records 9362-49802-1
Sortie: 2009/05/15

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