MINDFLOWER – Little Enchanted Void

« Little Enchanted Void » est le quatrième album de Mindflower, groupe de rock progressif italien créé en 1994. Le groupe est constitué de Fabio Antonelli (guitares, piano), de Gian Fabrizzio Defacqz (chant, claviers, piano), et d’Alberto Callegari (basse, arrangements « sound painter »). Des musiciens additionnels jouent sur le disque dont Corrado Bertonazzi (batterie), le quatuor à cordes The Maltry Quartet, et de magnifiques voix féminines agrémentent ça et là la musique proposée (elles tiennent le rôle des fées).

L’œuvre présentée ici a un caractère symphonique manifeste. Elle raconte en vingt-six tableaux l’épopée d’une créature mythique, espèce de quête de la grande lumière, façon Tolkien. Voici un sujet très classiquement progressif.
Pour la musique, c’est tout différent, on est loin de l’architecture néo-progressive habituelle, avec ses intros synthés en avant et ses longs solos de guitares. Ici, Mindflower nous propose tour à tour du classique de chambre avec de superbes intro au piano classique et des passages de cordes tantôt baroques, tantôt celtiques.

Pour ce qui est des parties rock, on est beaucoup plus proche de la musique des albums solos de Peter Gabriel que de ceux de … Genesis par exemple. Faut dire que l’album a été en partie enregistré aux Real World Studios de maître Gabriel, et mixé à Abbey Road (excusez du peu !). On pense surtout aux albums de la fin des années ’80 et du début des années ’90 comme « So », « Us » ou « Passion ».

Les interventions vocales des fées rappellent les ambiances celtiques du splendide « Hounds Of Love » de Kate Bush, ou du récent (et excellent) « Aerial ». Une envolée vocale à la Clare Tory (la chanteuse du célèbre « Great Gig In The Sky » de Pink Floyd) débute la quinzième plage: « The night of the blue bottle ». Une petite touche grave façon Van der Graaf Generator sur « Walking near the line », passage ténébreux de l’histoire. Bref, cette formation transalpine nous offre une bien belle ballade, en évitant de nous plonger dans la lassitude.

Petits défauts :

• Une tendance par moments à un peu trop se calquer sur Peter Gabriel (flagrant sur « Unreal fall into the point »), or Gian Fabrizzio chante très bien mais n’a pas le registre de Peter.
• Le côté mystique et fantastique des textes, impression de déjà lu. A ce point de vue, on est loin de l’écriture de sir Gabriel ou de miss Bush.
• La longueur de l’œuvre, projet d’envergure certes, mais à ce point de vue Mindflower en fait un peu trop.

Quoi qu’il en soit, Mindflower nous sort un bien beau disque, très différent de la production néo-progressive standard. Amateur de rock progressif bien fait et sortant des sentiers battus, ceci mérite votre attention.

Pays: IT
Musea Records FGBG4795
Sortie: 2009/03