HOODS – Pit beast

Certains meneurs ont la tête dure. En plein milieu de la Californie livrée aux surfeurs blonds et à la musique passe-partout, Monsieur Mike Hood décide de monter un groupe de hardcore destiné à faire peur, à hurler de rage et à faire comme si on était au fond d’une banlieue new-yorkaise en flammes. Hoods est ainsi formé en 1995 sur ce postulat très simple : s’il ne doit rester qu’un seul groupe de punk hardcore au monde, ce sera lui.

Résultat : en une quinzaine d’années d’existence, Mike Hood et sa bande de lutteurs ont réalisé une demi-douzaine d’albums et autant de EPs qui font d’eux les défenseurs les plus honnêtes et les plus disciplinés d’un genre extrêmement codifié qui n’a pas l’habitude de faire de concessions à la guimauve.

Le dernier en date, « Pit beast », résume tout dans son titre. Au vu de la pochette, ça sent la fosse ruisselante de sueur, le choc du po-go qui vous casse les os et la ruée des décibels prêts à tout dévaster dans des chansons de 45 secondes jouées pied au plancher. Dans la droite lignée de Madball, Hatebreed ou des Spudmonsters, les Hoods montrent qu’il y a une alternative au punk de salon.

Mike Hood vit sa musique comme un sacerdoce (« Je n’ai pas choisi le hardcore, c’est le hardcore qui m’a choisi ») et cette dévotion à la cause se ressent bien dans « Pit beast », qui est un formidable petit album de hardcore hargneux et brut de décoffrage, qui fendille le cervelet en onze titres et moins de 21 minutes. Ce qu’en langage cosaque, on appellerait une razzia. Oui, 21 minutes, c’est court. On a à peine le temps de placer le CD dans le lecteur qu’il faut déjà nettoyer la casse dans le salon et emmener les blessés à l’hôpital alors que la plaisanterie a à peine commencé. Alors, un conseil : écoutez « Pit beast » en boucle pour mieux le sentir passer.

Pays: US
I Scream Records 88.795.02
Sortie: 2009/06/09