DYLAN, Bob – Together Through Life
Avec ce nouvel album studio, à nouveau produit par Jack Frost c’est-à-dire lui-même, Bob Dylan n’innove pas, il s’inscrit dans la continuité de ses deux derniers opus « Love And Theft » (2001) et « Modern Times« (2006). C’est dire si avant tout l’ambiance est acoustique et imprégnée de Blues. De plus, les arrangements sont d’une grande simplicité. C’est comme si l’artiste jouait, avec juste quelques musiciens, dans un petit club local.
« Beyond Here Lies Nothin' » est le single qui passe sur toutes les radios. C’est amplement mérité, car ce titre possède toutes les caractéristiques d’un Dylan et il est difficile au fan de ne pas y succomber. C’est donc la chanson d’accroche idéale. « Life Is Hard » porte bien le poids de la vie. Le rythme est lent, le chant est triste. Sur « My Wife’s Home Town », un titre coécrit avec Willie Dixon, Dylan présente une voix d’écorché vif. L’accordéon de David Hidalgo donnera un côté « vieille chanson du sud » à « If You Ever Go To Houston ».
L’ambiance mélancolique qui règne sur « Forgetful Heart » est captivante. La légèreté et la finesse des arrangements sont une merveille. Cela en fait un des meilleurs morceaux de cet opus. « Jolene » est plus Blues Rock, le rythme est lent, et finalement très classique. « This Dream Of You » nous ramènera à l’esprit folk du sud dans les années 50/60. On lui préférera sans hésiter « Shake Shake Mama », plus représentatif de l’artiste et avec un jeu de guitares (dont celle de Mike Campbell qui accompagne Dylan sur tout l’album) absolument éblouissant.
L’accordéon revient sur « I Feel A Change Comin’ On », un titre d’une grande simplicité qui ne marque pas trop. Par contre, « It’s All Good » termine cet opus en force. Son rythme bien marqué nous fait penser à cette vieille locomotive à vapeur qui traversait les longues prairies de l’Amérique profonde tirant le long charroi sur lequel sautaient parfois les hobos partant à l’aventure vers la prochaine ville.
L’édition spéciale chroniquée ici a tout pour attirer le fan. On y trouve la pochette sous la forme d’un poster et un autocollant avec le logo-titre de l’album. Un CD contient une émission de radio présentée par Dylan lui-même et dont le sujet est les amis et les voisins à l’époque des fifties et du début des sixties. Les morceaux ne sont pas de Bob, mais ont été choisis par lui. Il raconte aussi des petites histoires entre chaque titre. A priori, ce disque n’est pas vraiment intéressant, mais les fans indécrottables auront sans doute envie de l’avoir. Plus intéressant sera le DVD et sa « Lost Interview », en fait l’interview de son manager de l’époque, Roy Silver. Voilà de quoi se rappeler quelques détails du début de sa carrière, du temps où il jouait dans les cafés de Greenwich Village, comme l’enregistrement d’une nouvelle chanson nommée « Blowin’ in the Wind ».
Ce nouvel opus de Bob Dylan s’inscrit donc dans la continuité. Sans égaler un « Love And Theft », il vaut bien le précédent « Modern Times ». Cependant, je suis sûr que certains regretteront la qualité d’un « Time Out Of Mind » et, de ce côté, on ne peut qu’espérer qu’un jour Dylan et Daniel Lanois retravaillent ensemble.
Pays: US
Columbia / Sony Music 88697516972
Sortie: 2009/04/27