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NARR – Oxymore dans la chrysalide des rêves

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Oh, la belle métaphore ! « Oxymore dans la chrysalide des rêves », quel étrange titre, pourquoi pas « Ostéophytes sur la coracoïde de Marcel », sauf que là c’est pas une métaphore mais par contre, ça veut dire quelque chose. Trêve de plaisanteries, un oxymore, bande d’ignorants, est une expression qui met côte à côte des termes de signification opposée (cette obscure clarté par exemple). Rassurez-vous, je ne le savais pas non plus !

Narr est un groupe de rock progressif français. C’est avant tout le projet de Clément Werner, chanteur, bassiste, auteur et compositeur de ce premier album du groupe. Il est accompagné de Kalevi Uibo (guitares et chœurs), Marti Ilmar Uibo (batterie, percussions et chœurs), et de Laurent Lefebvre (flûte).

La musique proposée ici est un jazz-rock de fort bonne facture, proche de la mouvance de Canterbury, tranchant avec la majorité des productions progressives actuelles. Jusque-là, tout va bien. Malheureusement, pour le chant, c’est autre chose ! Non pas que Clément Werner chante mal, loin sans faut, mais il affectionne de toute évidence la musique médiévale, style Malicorne. Je ne veux en aucun cas heurter les amateurs de ce style musical ni dénigrer celui-ci, mais le problème avec Narr c’est que l’interprétation de monsieur Werner est monotone.

Il offre de longues déclamations des « psaumes » issus de sa plume. Vous vous retrouvez au cœur d’un monastère à l’heure de la messe. Hélas, malgré les chœurs harmonieux, ce n’est pas du niveau du chant grégorien. On est encore bien plus loin de la chaleur et du rythme du Gospel. Cette absence totale de vie, de tonus dans le chant devient vite lassante et il faut beaucoup d’efforts pour soutenir l’écoute de plus de deux titres d’affilée.

Quant aux textes, ils sont à l’image du titre du disque. Cela me fait penser aux longs poèmes elfiques écrits par Tolkien dans « Le seigneur des anneaux ». Vous voyez, ces longues pages que le lecteur s’empresse de lire de peur de louper des détails importants pour la suite, mais le plus vite possible en se réjouissant de les terminer.

Dommage, très dommage, car la musique est bien foutue, les deux instrumentaux : « La lyre cornue pleure » et « Ruisselle » en témoignent. La section rythmique est excellente, en particulier la ligne de basse. Loin de moi l’idée de conseiller les musiciens (à quel titre d’abord ?), mais un album instrumental me semblerait beaucoup plus digeste. Ou alors, Clément pourrait-il faire plus simple pour les textes, plus vivant pour le chant ? Il a une belle voix. Mais tout cela n’est qu’affaire de goût.

Pays: FR
Musea Records FGBG4807
Sortie: 2009/03

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