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MASTERS OF REALITY / GOSS, Chris – Give Us Barabbas

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 1 Moyenne: 4]

Le groupe se compose de Chris Goss, (qui a produit récemment Melissa Auf Der Maur), voix, guitares, synthés, Googe, basse, et Vic Indrizzo, batterie. Parmi les invités, on notera la présence de Ginger Baker à la batterie sur « The Desert Song » et celle de Scott Weiland (Stone Temple Pilots) au chant sur « Jindalee Jindalie ».

L’album commence très fort avec « The Ballad Of Jody Frosty », une très belle et très longue ballade, en effet. Chris Goss chante très bien et le ton général est assez mélancolique. Lily Hadyn, au violon, transcende complètement le morceau et Vic Indrizzo, très sobre, est très performant aux baguettes, comme il l’est sur tout le CD. « Voice And The Vision » est un titre tiré du folklore. Ici, ce sont la slide de Chris Goss et la balalaïka de Brendon McNichol qui jouent les vedettes sur un tempo lent. D’emblée, on se rend compte de la variété des compositions et de leur qualité.

Sublimé par une très belle mélodie et de très belles harmonies vocales, « I Walk Beside Your Love » ressemble à s’y méprendre à un titre des Beatles. Même remarque pour « Bela Alef Rose », une autre superbe ballade très douce et très bien chantée par Chris Goss, très en verve sur cet album. Cette fois, c’est un come-back dans le monde des Moody Blues période Justin Hayward. « Brown House On The Green Road » est plus enlevé et se décline sur un mid tempo coloré par le piano électrique de Andy Kaulkin, sur fond de mélodie très agréable. Quelle variété dans les compositions et quel standard de qualité exemplaire !

Le très acoustique « Hey Diana » voit réapparaître la mandoline de Brendon McNichol, qui apporte une touche folk assez marquée et une versatilité de bon aloi. Ici, le climat oscille plutôt entre joie et nostalgie et Jethro Tull n’est pas très loin, surtout sur le plan vocal. Quelques distorsions bienvenues portent néanmoins la griffe de Chris Goss. « Still On The Hill » est un très court morceau acoustique où la guitare se taille la part du lion dans ce morceau de transition à l’atmosphère pleine de tristesse.

Au contraire, « The Desert Song » est très enlevé, avec Ginger Baker qui exhibe toute sa virtuosité derrière les fûts. Chris Goss lui donne une parfaite réplique à la guitare et sa voix est toujours aussi bien placée et aussi agréable à écouter. Les harmonies vocales sont tout simplement remarquables. A la basse, Googe, excellent tout au long de cet album, tient parfaitement son rang.

« Off To The Tiki Ti » est un exercice de style pour potaches qui ont décidé de s’amuser. On notera l’emploi de la balalaïka de Brendon McNichol qui apporte toujours une touche exotique world music bienvenue. Avec le blues « It’s So Hard » composé par John Lennon, ça redevient beaucoup plus sérieux et ça frise la perfection dans l’interprétation. Chris Palmer assure avec beaucoup de brio à la batterie. Sur une autre très belle mélodie, « Jindalee Jindalie », avec Scott Weiland au chant, renoue avec la partie plus optimiste de cet album, qui alterne les états d’âme avec beaucoup d’à propos, même si on sent poindre une nostalgie sous-jacente.

« Don’t Get Caught By The Huntsmen’s Bow » est tout à fait dispensable. C’est une chose infâme qui ne mérite pas de figurer sur ce très bel album. Quel manque de goût ! Sans cet affreux machin, qui sent le remplissage à plein nez, j’aurais attribué un 9/10 sans hésiter. On perdait trois minutes mais on gagnait bien plus en crédibilité.

Néanmoins, cet album est un excellent produit qui fait honneur à son auteur et ses interprètes. Il plaira à tous ceux qui aiment la musique rock variée et les belles mélodies. On passe sans transition du rock des sixties au rock d’aujourd’hui sans que cela choque le moins du monde. De plus, la production, assurée par Chris Goss, est vraiment impeccable.

Pays: US
Brownhouse Recordings / PiaS BRH 9904 2
Sortie: 2004/04/26

One thought on “MASTERS OF REALITY / GOSS, Chris – Give Us Barabbas

  • Cet album est vraiment magnifique… Tant j’avais moyennement apprécié le dernier album studio des Masters of Reality (peu d’énergie dans les chansons par rapport à ce qu’elles ont pu déployer en live sur l’album Flak’n’Flight, que j’ai écouté en premier…), tant j’ai trouvé celui-ci plein de personnalité et d’émotion qui transcendent tout… Tout en acoustique (à quelques choses près), le songwriting -et son aptitude à aller dans tous les genres- de Chris Goss est vraiment mis en avant. The Ballad of Jody Frosty, par exemple, prend ici toute son ampleur (après l’extrait qu’on avait déjà pu découvrir sur le live), et tout l’album est à son image sans moment de relâche… chapeau!

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