CD/DVDChroniques

DOVES – Kingdom Of Rust

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Quatre longues années après « Some Cities« , Doves est enfin de retour sur le devant de la scène musicale indépendante avec un quatrième album, « Kingdom Of Rust », qui a tous les atouts pour devenir l’album de la consécration, un peu à l’image du « The Seldom Seen Kid » d’Elbow l’an dernier (on y revient). En tout cas, leur musique est tout aussi envoûtante.

Pourtant, rien ne prédisposait les jumeaux Jez et Andy Williams ainsi que Jimi Goodwin à emprunter une telle voie. En effet, lors de leur rencontre fin des années 80 à l’Haçienda, la mythique boîte de Manchester, ils étaient plutôt dans un trip dance, qui débouchera d’ailleurs sur un projet électro, Sub Sub. Ils obtiendront même un top 3 anglais avec « Ain’t No Love (Ain’t No Use) » en 1993 avant de sortir l’année suivante un album qui passera complètement inaperçu.

Puis, ce sera le destin qui les poussera à revoir leurs plans. Le jour de leur 26e anniversaire, un incendie ravage le studio des frères Williams. Ils en profitent pour définitivement tourner le dos à l’électronique et décident de former un groupe de rock indépendant. Doves était né, et leur premier album, « Lost Souls » (2000), allait les installer directement parmi les groupes avec lesquels il allait falloir compter. Par après, « The Last Broadcast » (2002) et le précité « Some Cities » (2005) rentreront directement N°1 des charts anglais et confirmeront tout le bien que l’on pensait d’eux.

« Kingdom Of Rust » débute avec « Jetstream », un morceau qu’ils avaient offert en téléchargement gratuit en janvier dernier, qui renoue (légèrement) avec leur passé électro, et où la voix de Jimi Goodwin s’exprime pleinement. On se rend compte d’emblée combien elle est chaleureuse et se conjugue à merveille avec les compositions délicates du trio. La plage titulaire et premier single, l’impeccable « Kingdom Of Rust » en est un autre exemple. Et que dire du plus nerveux « The Outsiders », qui fait grimper l’adrénaline avant de passer à « Winter Hill » (le prochain single) et « 10:03 », les deux titres de l’album produits par le légendaire John Leckie (Stone Roses, Radiohead, The Fall), qui était censé s’occuper de toute la plaque mais qui a finalement laissé sa place à Dan Austin, le programmateur de Massive Attack. Et tant qu’on est à parler des invités, pointons encore Tom Rowlands des Chemical Brothers qui s’est occupé des arrangements de « 10:03 ».

On retrouve encore deux chefs d’œuvre sur cet album: « The Greatest Denier » et sa succulente basse, ainsi que « Compulsion » et sa rythmique qui ne peut qu’enrober l’auditeur. Les quatre morceaux restants sont légèrement moins accrocheurs, tout en restant d’une qualité au-dessus de la moyenne. Bien que pas toujours évidentes, les compositions de Doves se profilent dans la lignée de celles d’Elbow, c’est-à-dire qu’une fois maîtrisées, elles deviennent tout simplement enivrantes. En résumé, « Kingdom Of Rust se révèle être un très bon album qui se bonifie au fil des écoutes. Cela ne m’étonnerait pas qu’ils récoltent une troisième nomination au Mercury Music Prize. Par contre, pas de troisième N°1 anglais consécutif. La faute à Lady Gaga qui a vendu 6 (!) exemplaires de plus qu’eux la semaine de la sortie du disque. Dommage, cela aurait été tout un symbole, vu que l’album est dédicacé à la mémoire du papa des frères Williams, décédé le 23 décembre dernier.

Pays: GB
Heavenly / Virgin HVNLP67CD
Sortie: 2009/04/06

Laisser un commentaire

Music In Belgium