ARCHIVE – Controlling Crowds
Il aura fallu attendre près de trois ans pour que les Londoniens de Archive nous pondent le successeur de « Lights« . En effet, c’est en mai 2006 qu’était sorti ce dernier. Depuis les fans se demandaient si le groupe avait encore un avenir. Aujourd’hui, nous savons que oui. Archive est bien de retour, et, à propos de retour, ils reviennent même aux premières essences que leur musique, quand ils ont commencé au milieu des années 90.
Pour ceux qui les ont découverts avec l’album « You All Look The Same To Me« et le fameux titre « Again », ils seront sans doute étonnés d’apprendre qu’au début de leur carrière, Archive mélangeait son trip-hop avec du rap. Et bien, ils ont rappelé leur rappeur Rosko John pour cet opus. Ne croyez pas pour autant qu’ils ont abandonné leur style imprégné d’ambiances floydiennes. Au contraire, ils arrivent ici à nous offrir un mélange étonnant mariant les deux à la perfection. D’ailleurs, Rosko John ne s’occupe pas de tous les chants. Archive s’est fait une spécialité de l’utilisation de différentes voix. Pollard Berrier et Maria Q sont toujours là.
Le long morceau titulaire qui ouvre ce nouvel opus montre bien qu’ils n’ont rien perdu de leur superbe. Ils utilisent toujours ces rythmes répétitifs envoûtants qui, quelque soit votre niveau de résistance à leur musique, finiront par vous capturer dans ses filets. L’intensité qui se dégage de « Bullets » démontre bien cela. Le chant tendu du guitariste Dave Pen sur l’envoûtant « Words on Signs » est une merveille. Il est souvent soutenu tout en légèreté par un simple piano. « Dangervisit » est par contre très intense emmené par un rythme hypnotique et la voix torturée de Pollard Berrier.
Le chant hip-hop de Rosko John se révèle sur « Quiet Time » alors que musicalement l’ambiance est plus douce et aérienne. C’est surtout la basse qui finira par soulever l’ensemble. Avec « Collapse/Collide », c’est sur une ambiance style Vangelis que Maria Q fait sa première apparition. Tout comme le morceau titulaire, ce long titre permet au groupe de tisser une ambiance intense qui en fera frissonner plus d’un, tellement irrésistible que vous vous mettrez également à chanter sans vous en rendre compte. « Clones » est par contre trop mécanique, mais avec son titre c’était inévitable. C’est pour moi un des moins bons morceaux, mais ça n’engage que moi.
Rosko revient de plus belle sur « Bastardised Ink » qu’il sublime par son chant. Il faut dire qu’ici il a aussi participé à l’écriture du morceau. C’est en tout cas un des grands moments de la rondelle qui replonge Archive dans ses archives. Pour « Kings of Speed », c’est à nouveau Dave Pen qui assure le chant, avec maestria en plus. Les percussions y sont très intenses. Maria Q fera encore vibrer « Whore », un titre plus dépouillé soutenu principalement par la basse et la batterie, avec un zeste de piano. Les choeurs feront le reste.
Berrier revient en douceur sur « Chaos ». Son chant lancinant s’étale sur une musique qui prend peu à peu de l’ampleur dans une mélancolie certaine, accentuée par la présence de l’Orchestre Régional de Cannes Provence Alpes Côté d’Azur. Rosko John fait sa dernière apparition sur « Razed to the Ground », un titre très rythmé hip-hop, heureusement agrémenté d’effets divers nous donnant l’impression d’un trip sur rail façon Kraftwerk. « Funeral » clôture l’opus mélancoliquement.
En résumé, ce nouvel album de Archive s’avère plus consistant que « Lights ». Il se présente comme un tout en trois parties, les morceaux de chacune s’enchaînant sans interruption. Bien sûr, il n’égale pas l’excellent « Noise« , mais il faut bien avouer qu’il nous captive de bout en bout. Les fans seront ravis !
Pays: GB
Warner Music 2564692284
Sortie: 2009/03/30