MANGALA VALLIS – The book of dreams
Cela ne devrait plus nous étonner, pourtant ; depuis le temps qu’on le sait, que l’ Italie est le deuxième pays du Progressif … pourtant chaque fois c’est pareil, on se dit qu’ils sont incroyables, qu’ils n’arrêteront jamais, on se demandent où ils vont chercher tout ça. Décidément, cette péninsule me botte !
S’il n’avait pas mille autres qualités justifiant largement le fait d’être mon ami, il resterait quand à même à notre cher Docteur Prog cette caractéristique qui justifie à elle seule toute notre estime : celle de découvrir des disques inouïs !
Un jour il m’appelle en me disant qu’il avait un truc pour moi, quelque chose qui allait me plaire ; le lendemain, après avoir auditionné « la chose » dans le célèbre divan du Dr, je lui avais non seulement piqué l’objet (sans aucune intention de le lui rendre, héhé) , mais étais déjà rentré en contact avec les auteurs de la pièce pour leur proposer l’interview que vous lirez par ailleurs … Tombé sous le charme, le Piero ! presque autant et aussi vite qu’avec The Watch, c’est dire.
Il y a dans cet album trente années de macération progueuse dans le cœur de 3 Italiens, qui ont enfin jugé le moment venu pour accoucher du projet de leur vie : exprimer du fond d’eux-mêmes tout le plaisir que leur a apporté depuis toujours l’audition de cette musique, et plus encore la faculté d’en jouer.
Ce disque résonne comme un cri de joie, comme un appel au bonheur, comme une déclaration d’amour qui aurait suivi 30 ans de timidité. Ce disque sent bon comme un bœuf bourguignon quand on lui soulève le couvercle après 5 heures de cuisson lente et frémissante. Cette musique est belle à regarder, parce qu’elle se regarde dans les yeux mouillés de bonheur de l’ami à qui vous la faites partager.
Rien que des instruments de la période classique, je ne vais pas me remettre à les citer, au service d’une musique dont la complexité ne cache jamais l’immédiate beauté, tout en lui conservant suffisamment de richesse pour mériter la joie de nombreuses écoutes successives.
Le disque se veut un concept autour de l’œuvre de Jules Vernes, ce qui explique la présence de plusieurs chanteurs différents (Mangala Vallis est en fait un trio guitare-clavier-batterie), et l’un de ces chanteurs s’appelle Bernardo Lanzetti lui-même, ex-membre de Acqua Fragile et PFM ! Nos amis de Mangala Vallis ont donc un sacré crédit dans le monde prog italien, y a pas à dire !
Oui, cet album est génésissien ; avec quelques clins d’œil évidents vers IQ, Marillion ou Pallas, avec des chanteurs dont les voix évoluent entre Peter Gabriel et Phil Collins, avec des jeux de claviers que n’aurait pas reniés le grand Tony.
S’agit-il de néo-progressif ? peut-être, c’est comme on veut, je ne ferai pas la guerre pour une étiquette. Mais alors si c’en est, il faut aussi être d’accord avec le fait que les premiers disques néo de l’histoire furent « a trick of the tail » et « wind & wuthering » ! parce que franchement, on n’est pas très loin ni du son et ni de la démarche.
Pays: IT
Tamburo A Vapore RCD
Sortie: 2002
Mangala Vallis, rien que le nom du groupe est une invitation au voyage. Le site de la Nasa reconstituant la surface de Mars vous permettra de localiser cette vallée…
Je ne connaissais de l’album que quelques MP3 avant d’aller les voir au Spirit. Après le concert, j’ai acheté le CD et l’ai fait dédicacé par tout le groupe! Quand on sait que ma CDthèque ne compte pas plus de trois CD dédicacés…
A conseiller à tous les fans de Genesis (période Gabriel) qui ne crachent pas sur les groupes qui revendiquent leurs influences musicales, surtout celles-là.