VARIOUS ARTISTS – Dante’s The Divine Comedy – Part I – Inferno
Une fois encore, le label Musea et le magazine finlandais Colossus se sont associés pour la sortie d’un projet imposant. Nous avions déjà connu « Kalevala« , « The Colossus of Rhodes« , « Odyssey« , « Treasure Island« , pour ne nommer que ceux-là, mais il y en a bien plus encore (voir nos différentes chroniques). Les groupes intéressés par une participation sont de plus en plus nombreux. Aussi, plutôt que de laisser la place à trois d’entre eux avec des pièces de 20 minutes, ils ont cette fois réduit la durée de chacun et choisi une pièce divisée en 100 actes, La Divine Comédie de Dante Alighieri, afin de permettre au plus grand nombre de participer. Ce quadruple album (oui, vous avez bien lu!) n’est d’ailleurs que la première des trois parties. Pas moins de trente-quatre groupes se partagent les quatre rondelles.
Dans ses projets, le magazine Colossus impose des règles. Il faut que cela fleure bon le rock progressif des années 70. Aussi ils imposent l’utilisation de claviers d’époque, donc des claviers analogiques. Ils acceptent cependant les émulations via les synthés modernes. Les quatre disques nous offrent donc un prog vintage. Mais cela va plus loin, car le sujet permet aussi des moments plus expérimentaux et des tons classiques et lyriques. Evidemment, avec 34 groupes il fallait limiter la durée des titres de chacun. Cette fois, elle est d’environ 7 minutes.
Parmi les groupes les plus connus, on notera Yesterdays (nous vous en avons parlé il y a quelques mois) aux tons Magenta, Little Tragedies superbement emmené par les claviers virevoltants de Gennady Ilyin, Lady Lake naviguant entre Camel et Focus, Wicked Minds aux ambiances IQ et aux synthés ELP, Ars Nova avec une Keiko complètement défoncée et des parties épiques de guitares, un bel effort de Sinkadus, un Tempano au faîte de sa créativité, se lançant dans des moments très expérimentaux, le groupe de l’ancien claviériste de Camel, Nathan Mahl, d’ailleurs très camélien, et Simon Says dont nous avions chaudement recommandé le dernier opus « Tardigrade« , grande créativité et nombreux tableaux s’enchaînant parfaitement, pourtant sans égaler « Tardigrade ».
Il y a aussi quelques révélations. Greenwall se tourne vers l’opéra, le multi-instrumentiste Matthijs Herder distille la guitare façon Hackett et Latimer, les trois jeunes Finlandais de Ozone Player offrent un prog vintage très ELP, Corte Aulica affiche un dynamisme à la Ars Nova et son guitariste possède un terrible feeling, et De Rossi & Bordini, deux musiciens terriblement créatifs.
Enfin, le packaging est à la hauteur des attentes. Non seulement la pochette de David Guidoni est splendide (il a d’ailleurs reçu le prix de la meilleure pochette 2008), mais l’épais livret nous comble avec moult informations sur le projet, sur La Divine Comédie elle-même, ainsi que sur les groupes.
En résumé, cette première partie du « Dante’s Divine Comedy » ravira les fans de prog déjà accros aux différents projets du magazine Colossus. Je dirais même que pour eux, ce quadruple album est indispensable. Pour les autres, fans de prog vintage, il y a ici matière à faire de grandes découvertes parmi des groupes très variés. La seconde partie est prévue pour 2009 et la troisième pour 2010.
Les groupes présents :
CD 1:
Nuova Era – Yesterdays – Little Tragedies – Lady Lake – Greenwall – Nemo – Nexus – Atlantis1001 – Flamborough Head – Colossus Project
CD 2:
Court – Willowglass – Wicked Minds – Brighteye Brison – Matthijs Herder – Garmond – Ars Nova – Il Castello Di Atlante – Groovector
CD 3:
CAP – Ozone Player – Sinkadus – Viima – NotaBene – Entrance – Advent – Contrappunto Project
CD 4:
Armalite – Corte Aulica – Raimundo Rodulfo – De Rossi & Bordini – Tempano – Nathan Mahl – Simon Says
Pays: FI
Musea Records FGBG 4753
Sortie: 2008/10