RAKES (The) – Klang
En 2005, à la sortie de « Capture/Release« , le premier album de The Rakes, on a crié au génie. Leur rock indie teinté de pop aux relents punk arty les a englobés dans la mouvance Franz Ferdinand / Maxïmo Park / Bloc Party mais ils avaient réussi à incorporer un petit quelque chose en plus grâce à une recette simple: des titres courts enrobés de riffs de guitares tranchantes et d’un beat légèrement électro qui reste dans l’oreille.
Deux ans plus tard, « Ten New Messages« , leur deuxième opus, décevra. En effet, en s’aventurant dans des contrées plus complexes, leurs compositions sont devenues un peu trop intellectuelles et la fraîcheur de leur première plaque avait disparu (à leur décharge, ils avaient placé la barre très haut…). Mais, même en concert, ils n’ont pas réussi à nous convaincre (cfr leur pauvre prestation aux Nuits du Bota en 2007).
Le groupe a donc remis l’ouvrage sur le métier, comprenant qu’il avait intérêt à présenter autre chose s’il voulait rester compétitif au sein d’un marché indépendant bouillonnant. Cette autre chose est arrivée en mars sous la forme d’un troisième album, « Klang ». L’occasion de jeter un œil à l’évolution artistique du quatuor londonien emmené par le chanteur Alan Donohoe (qui a un peu la même physionomie que Brett Anderson, l’ancien leader de Suede). A ses côtés, on retrouve le guitariste Matthew Swinnerton, le bassiste Jamie Hornsmith et le batteur Lasse Petersen.
A l’écoute du single « 1989 », on avait déjà une impression positive, qui allait se confirmer à l’écoute de ce disque dont la production a été confiée non plus à un anglais, mais à un allemand (Chris Zane). La raison invoquée par Alan Donohoe tient au fait qu’il trouve que la scène londonienne a perdu de sa superbe et, parallèlement à cette constatation, il trouvait que son groupe avait besoin de nouvelles inspirations. En tout cas, on peut dire que ce séjour à Berlin leur a été bénéfique, car ils ont retrouvé la recette pour laquelle le premier album avait été encensé. Ils se la jouent beaucoup plus franche et directe, avec un morceau d’intro exemplaire, « You’re In It », porté par une voix saccadée dont le chanteur a le secret.
On a entre nos mains un album très court (10 titres en moins d’une demi-heure, ce n’est quand même pas très long), avec des riffs qui parlent d’eux-mêmes et un phrasé beaucoup moins pompant qu’il y a deux ans. En résumé, les morceaux sont précis et rigoureux (la marque allemande, sans doute…). On y retrouve quelques singles potentiels (« That’s The Reason », « The Loneliness Of The Outdoor Smoker » et surtout « Mullers Rachet ») et on est surtout en train de se demander si le groupe que l’on avait presque enterré en 2007 n’est pas en train de redevenir le groupe que l’on avait tant adulé en 2005. Et rien que pour ça, cet album est une réussite.
Pays: GB
V2 Records International LTD VVR701574
Sortie: 2009/03/23