FRANZ FERDINAND – Tonight: Franz Ferdinand
Véritable bombe dans l’univers musical en 2004, le premier album de Franz Ferdinand (« Franz Ferdinand« ) allait terminer en tête de bon nombre de référendums de fin d’année, dont le mien. Et il y avait de quoi, cet album ne comprenait quasiment que des singles potentiels. L’année suivante arrivait déjà une deuxième livraison, « You Could Have It So Much Better« , que je trouve, avec le recul, un peu trop « arty » à mon goût.
Par après, le quatuor écossais s’est fait relativement discret. Seul Alex Kapranos réalisera quelque chose de concret d’un point de vue musical, en assurant la production du troisième album des Cribs (« Men’s Needs, Women’s Needs, Whatever ») en 2007. C’est précisément à la fin de cette année 2007 qu’il a retrouvé Nick McCarthy, Bob Hardy et Paul Thompson afin de commencer les enregistrements de ce qui allait devenir « Tonight: Franz Ferdinand ».
Gageons qu’ils étaient loin de se douter que cela allait leur prendre autant de temps. Ils avaient d’abord dans l’idée de confier la production à Brian Higgins, la tête pensante de Xenomania, genre de Stock Aitken Waterman des années 2000 qui a composé une quantité incroyable de tubes aux relents pop pour des artistes tels que Girls Aloud, Kylie Minogue, Sophie Ellis-Bextor, Texas et même Pet Shop Boys. Mais la collaboration sera un échec, Franz Ferdinand ne se considérant pas comme un groupe pop à deux balles et n’ayant pas envie de le devenir. Cela dit, Brian Higgins est quand même remercié dans les crédits. Par après, Alex Kapranos a déclaré que l’album allait avoir un tas d’influences de musique africaine. Bref, on était curieux d’écouter ça, surtout que le premier single, « Ulysses », n’était pas à franchement parler dans la lignée des hits du groupe (par contre en live, ce morceau prend véritablement aux tripes…).
A l’écoute du produit fini, on se rend compte que les lascars de Glasgow ont bien travaillé leurs compositions et dans le même temps, ils ont drôlement bien révisé leurs classiques pop des années 80. Car ils ont beau clamer qu’ils ne sont pas un groupe pop, ils en ont quand même des relents assez marqués. Mais ce n’est pas une tare, loin de là, on avait aimé le premier album en partie grâce à ça. Ici, on laisse de côté le trip légèrement intello du deuxième album pour se concentrer sur des mélodies efficaces (« Twilight Omens », « What She Came For »), des refrains catchy (« No You Girls » avec des os humains utilisés comme percussions, « Can’t Fight Feeling », « Live Alone ») et au final un paquet de morceaux qui régalent les oreilles. Le producteur finalement choisi, Dan Carey, n’y est sans doute pas étranger, lui qui a notamment travaillé avec CSS, Hot Chip et Lily Allen.
Mais la plage la plus déroutante est sans aucun doute « Lucid Dreams », qui commence très pop et qui se termine en bidouillages électro pointus (ce titre figure également sur la B.O. d’un jeu vidéo). Les deux dernières plages de l’album sont assez atypiques, car beaucoup plus calmes. Un peu comme si on avait exagéré sur la piste de danse (la fin de « Lucid Dreams ») et qu’un Alka Seltzer est nécessaire pour se défaire de la gueule de bois le lendemain matin. En guise de comprimés, on a d’abord le très beau « Dream Again », suivi de « Katherine Kiss Me », qui n’est autre qu’une version plus soft du single « No You Girls ». Une manière originale de clôturer un album qui nous réconcilie avec Franz Ferdinand. Ils ont eu la bonne idée de revenir à ce qu’ils faisaient de mieux : de la pop. Mais attention, de la pop intelligente…
Pays: GB
Domino Recordings WIGCD205X
Sortie: 2009/01/26