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METEORS (The) – Hell train rollin’

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Quarante albums, 4500 concerts, trente ans d’existence. Il faut vous faire un dessin? Les Meteors sont une institution dans le monde du rockabilly. Ils sont même les princes du psychobilly, genre dont ils sont les uniques tenants, aucun groupe concurrent n’étant parvenu à les dépasser dans le style. Formé à Londres à la fin des années 70, le groupe mené depuis toujours par Paul Fenech s’est résolument posté à contre-courant du punk, de la new wave et de tout ce qui a fait le rock à partir des années 80. Les Meteors sont restés bloqués en 1958, entre un drive-in crasseux diffusant des films de Roger Corman et des batailles rangées de bikers dans les terrains vagues.

Les Stray Cats? Des rigolos, des arrivistes, rien à voir avec la liturgie psychobilly ultra-rigoriste prônée par la bande de Paul Fenech. Celui-ci a d’ailleurs une huitaine d’albums solos à son actif, comme si les Meteors ne suffisaient pas pour répandre ces rythmiques hoquetantes et ces guitares miaulantes au service du binaire pur, de la gomina, des milk-shakes à la strychnine et des Chevrolet trafiquées. Quand on découvre que les héros des Meteors sont Michael Myers (le tueur au masque dans « Halloween »), Charles Manson ou Mark Chapman (l’homme qui a envoyé John Lennon au paradis), on ne s’étonne plus de rien et on reconnaît que les Meteors sont l’un des derniers garants de la contre-culture malsaine et glauque. Je suppose qu’ils aiment aussi le Leatherface de « Massacre à la tronçonneuse ». C’est rassurant.

Bon, on délire, on déconne, on évoque mais il faut revenir à l’essentiel : le dernier album des Meteors, « Hell train rollin’ », est tout à fait excellent. Production couillue, voix d’outre-tombe à l’accent cockney, solos veloutés et aigre-doux des guitares Gretsch, tout contribue à fixer le style des Meteors dans le ciment trouble du rockabilly teigneux qui ne cherche absolument pas à évoluer. Bref, les Meteors sont au rockabilly ce que Motörhead est au heavy metal : la persistance, l’inamovibilité, la foi inébranlable en une cause qui efface les misérables querelles humaines. Les fans de toujours auront déjà l’album avant que j’ai eu le temps d’en faire la chronique, donc je m’adresse au profane qui cherche à savoir s’il existe autre chose que les Babyshambles en lui disant : écoute ce disque et ne pose pas de questions.

Pays: GB
Prison Like You Records Prison 185-1
Sortie: 2009/03/23

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