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INFERNO – Pompa magna

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L’Italie n’est pas que le pays du Bel Canto et de Zucchero, de la mandoline et d’Eros Ramazzotti. Depuis les années 60, ce pays nous a habitués à de l’audace musicale dans le domaine du rock. Du progressif aventureux des années 70 (Le Orme, PFM, The Trip, Goblin) jusqu’au Stoner contemporain (Ufomammut, Alix), le rock italien surprend et met plus d’une longueur d’avance au rock français. Dans le domaine de l’expérimental un peu fou, on a pu découvrir récemment les ingénieurs de Zu, puis maintenant les indomptables d’Inferno.

Inferno se forme en 2002 et comprend V. Fisik (guitare), Gio (chant), Dan (basse), Reeks (effets électroniques), Demian (batterie) et Jimmy Bax (claviers), autant de pseudonymes qui ne permettent pas une identification aisée. Mais peu importe qui se cache derrière la musique car celle-ci parle d’elle-même. Le groupe se livre à un mélange unique de metal extrême d’avant-garde, de rock ‘n’ roll et de post-hardcore, allant même chercher des influences dans l’électro, le progressif, le noise, un peu comme si Carcass rencontrait Botch, Madonna et Johnny Cash en même temps. Il y en a pour tous les goûts et c’est passionnant, ce qui fait d’Inferno un des groupes les plus originaux du moment. Mais attention, pour profiter de leur musique, il vaut mieux être concentré, coincé dans un fauteuil avec un bon casque sur les oreilles. Ce n’est pas le genre hymnes de bar pour fans de foot bourrés à la bière.

Inferno s’est aussi fait les dents lors de centaines de concerts en compagnie de groupes comme Melt-Banana, Unsane, Alabama Thunderpussy, Liars, Zu, The Ocean, Sleepytime Gorilla Museum, Eighteen Visions, Intronaut. Il réalise un premier album éponyme en 2004 sur le label Donnabavosa records. La même maison réédite le disque en 2006 et publie également un split-CD réunissant Inferno, Ovo et Psychofagist.

Le deuxième album d’Inferno sort sur Subsound Records en février 2009. En quinze titres, nous sommes chahutés par une guitare puissante et un chant agressif hurlé façon hardcore. L’apport des claviers et de synthétiseurs vintage donne un petit côté Frank Zappa possédé par le démon Pazuzu qui se met à tout dévaster dans le studio. Entre deux charges de post-hardcore furieux, le groupe insinue des passages électroniques abscons et des collages musicaux. Bref, ils sont au rock ce qu’Antonioni est au cinoche : il faut s’accrocher. Mais c’est quand même le pied.

Pays: IT
Subsound Records SSR 007
Sortie: 2009/02/25

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