SPEACE, Amy – The Killer In Me
Pour son troisième album sous son propre nom, la chanteuse, guitariste et claviériste Amy Speace a fait appel à un claviériste. Voilà qui lui laisse les mains libres pour se consacrer entièrement à la guitare. Elle est toujours entourée de son groupe de base The Tearjerks qui lui assure un soutien rythmique impeccable.
Au vu de l’évolution depuis son précédent opus « Songs For Bright Street« , sorti en 2006 outre-Atlantique et en 2007 chez nous, il est maintenant certain que Judy Collins a eu du flair en l’engageant sur son label Wildflower. Elle s’affirme entièrement tant dans des compositions plus personnelles (elle signe d’ailleurs tous les titres cette fois) que dans sa voix plus groovante, vibrante, et très émotionnelle. Si on a pu comparer certaines de ses chansons à celles de Springsteen, il est indéniable que dans cet opus elle fait mieux que le Boss actuellement, lui qui est parti dans un rock tellement pop qu’il en devient méconnaissable. Au contraire, Amy Speace quitte les titres faciles qu’elle a pu faire avant pour nous proposer de l’émotion. Ecoutez par exemple « Dog Days » qui ouvre l’opus ou ce « Blue Horizon » plein de mélancolie.
Speace captive l’attention avec des chansons qui nous racontent des histoires. Sa voix vibre intensément sous ses paroles. Et puis, même quand elle se fait plus pop, comme avec « This Love », cela nous prend par les tripes. Voilà d’ailleurs un hit en puissance, tout comme le boogie rock « Would I Lie » d’ailleurs. Elle sait aussi y faire quand elle est seule avec sa guitare. C’est le cas sur « Haven’t Learned A Thing ». Elle y est juste accompagnée par un discret violoncelle. Cela met encore plus en valeur sa merveilleuse voix qui n’a rien à envier à celles de Judy Collins ou Joan Baez.
Autre morceau à retenir, « Storm Warning » pour son intensité malgré l’ambiance intimiste, c’est un des grands moments de la rondelle. Il en fera frissonner plus d’un ! « Dirty Little Secret » est un titre qui prend de l’ampleur au fil du temps alors que la voix termine tel un cri de désespoir. Ah oui, il y a aussi ce petit bonus, « Weight Of The World », où elle est à nouveau seule avec sa guitare pour un grand moment de folk du niveau des plus grands.
Cette fois, on ne pourra plus reprocher à Amy Speace son côté pop, car cet album est avant tout peuplé de chansons intimistes. Elle y excelle en nous racontant des histoires qui nous captivent et cela fait de cet album un terrible opus de folk-rock. Le packaging est à la hauteur des attentes et le livret contient toutes les paroles afin de mieux la suivre. L’artiste s’est bonifiée à la vitesse de l’éclair et nous avions raison de dire qu’il fallait la tenir à l’oeil. A découvrir sans tarder !
Pays: US
Wildflower WFL-1325
Sortie: 2009/03/10