DYONISOS – Ages High
Après la compilation « An Incidental Collection« proposée en 2007, le « groupe » américain Dyonisos revient avec cette fois un tout nouvel album studio. Encore une fois, ce projet du multi-instrumentiste Dan Cowan sort son opus sur le label russe Mals Ltd. Un album américain sur un label russe, avouez que ce n’est pas courant.
Nous avions pu juger, à l’écoute de la compilation, de l’influence de Pink Floyd sur les compositions de Dyonisos. Les choses diffèrent un peu ici. S’ils restent des tons bien floydiens, Dan Cowan montre que ses morceaux ont aussi leur personnalité. Le chant reste pourtant bien imbibé de celui de Gilmour, avec cette voix assez monocorde s’étendant de façon aérienne sur l’ambiance musicale. Mais il s’aventure aussi dans d’autres directions.
Dan Cowan continue à tout faire lui-même. Il réussit cela haut la main, se montrant à la fois bon guitariste, bon claviériste, mais aussi bon batteur, ce qui est souvent le point où pêchent les multi-instrumentistes. On ressent dans ses compositions cette touche psychédélique propre au début des années 70. Il y a ici des tons qui raviront les amateurs des albums « Meddle » et « Wish You Were Here ». « Black Crosses » est dans ce domaine une des merveilles de ce CD, le titre à écouter absolument. Il vous emmènera au septième ciel !
Le solo de guitare de l’instrumental « Windward Bound » est un autre moment vibrant de cette rondelle, avec une petite touche à la « Division Bell ». Des effets très « Animals » baignent « Portal To Evermore ».
Pour ce qui est des autres influences ressenties, on notera un petit côté Beatles. Ecoutez le jeu des voix sur « Peggy Plant » et vous comprendrez. Nous sommes en pleine époque psyché époque « Magical Mystery Tour » et album blanc, du temps où les quatre de Liverpool s’amusaient avec des bandes passées à l’envers. Et puis, un petit côté Doors se dégage de « Got Memories To Meet ». On appréciera aussi la recherche sonore menée sur « Cryptograms », et le côté déjanté du dialogue qui le baigne.
La pochette nous fait penser à l’aube d’une nouvelle ère avec un soleil levant au bout de traits lumineux épurés, une fuite vers la lumière. L’aube du changement est justement ce qui vient d’arriver à cette Amérique laissée dans un bien triste état par l’administration Bush. Justement, Cowan ne mâche pas ses mots à son égard, le traitant de bon à rien qui les quitte en laissant l’addition, un véritable massacre budgétaire.
Voilà un album à recommander chaudement aux fans de Pink Floyd. Bien sûr, il n’égale pas ceux du groupe de Gilmour, mais il s’en approche ajoutant une petite touche personnelle plus acérée.
Pays: US
Mals Ltd. MALS 288
Sortie: 2008
