HAWKLORDS – 25 Years On
Après l’album « Astounding Sounds, Amazing Music », les fans de Hawkwind étaient quelque peu divisés, voire désorientés. Cela s’est ressenti jusqu’au sein du groupe. A l’automne 1976, Nik Turner, un des membres originaux, s’en va avant l’enregistrement du single « Back on the Streets ». Il est suivi de peu par Paul Rudolph et Alan Powell. Bref, c’est la crise. Brock, Calvert, King et House continuent malgré tout. Ils sont rejoints début 1977 par Adrian Shaw. Le groupe part en tournée.
A leur retour, Dave Brock et Robert Calvert ont envie de mener un projet parallèle. Ils le baptisent The Sonic Assassins. Ils s’assurent la participation de Harvey Bainbridge. Des concerts sont programmés, mais Calvert se retire la veille du premier show. Bainbridge passera la nuit à discuter avec lui pour finalement le faire revenir sur sa décision. C’est dire si c’est un peu le chaos qui règne. N’empêche que le concert a été heureusement immortalisé sur bandes. C’est un des bonus de cette réédition qui comporte d’ailleurs deux disques. Le premier est l’album original augmenté de versions singles. Le second est ce fameux concert, plus des versions inédites enregistrées durant les sessions studio de l’album. Un régal pour les fans de Hawkwind !
Mais tout cela a failli ne jamais voir le jour. Quand ils veulent enregistrer, David Bowie approche Simon House et l’engage finalement dans son groupe. L’ambiance commence à se détériorer sérieusement. Brock est dépité au point de vendre sa guitare à un fan. Calvert sombre dans la dépression. Heureusement, ils reprennent les choses en mains. C’est ainsi qu’est né Hawklords. L’album est enregistré avec Simon King et Martin Griffin à la batterie et Steve Swindells aux claviers.
Des titres de l’album original, sorti en 1978, on notera particulièrement « PSI Power » dont les influences Bowie sont indéniables, mais aussi le très hypnotique « Freefall » qui nous entraîne sur les terres planantes d’un rock très germanique que n’aurait pas renié Tangerine Dream. Le côté Roxy Music ressort de « Automoton ». Enfin, on sentira des tons Syd Barrett sur « (Only) The Dead Dreams of the Cold War Kid », un titre signé Calvert alors tourmenté par une obsession tournant autour de la guerre froide. De-ci de-là, on trouve aussi quelques tons de la New Wave naissante.
Sur le second CD, la partie live des Sonic Assassins est elle absolument captivante. Elle s’inscrit parfaitement dans l’ambiance des concerts de Hawkwind, c’est-à-dire à la fois psychédélique et hypnotique. Les inédits enregistrés en studio sont aussi intéressants parce qu’ils montrent les morceaux sous un autre jour, souvent dans des versions plus dépouillées, voire acoustiques, ou tout simplement dans d’autres prises que celles qui apparaissent finalement sur l’album.
En résumé, voici un album qui s’inscrit très bien dans la discographie de Hawkwind, même s’il s’agit d’un projet intermédiaire. Cette réédition ravira les fans qui y trouveront plein de bonus et pas moins de neuf inédits, d’autant plus que l’ensemble a été superbement remasterisé à partir des bandes originales, et ce, pour la première fois en CD. Et puis, le livret très complet retrace l’histoire de cette période. Bref, voilà une réédition indispensable aux fans de Hawkwind.
Pays: GB
Atomhenge ATOMCD 2006
Sortie: 2009/01 (réédition, original 1978)