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NICKEL EYE – The time of the assassins

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Pour ceux qui ne le savent pas encore, Nickel Eye n’est autre que Nicolai Fraiture, bassiste des Strokes. Voilà, fan des Strokes, tu peux laisser tomber ton coca citron et te précipiter sur cette chronique qui te donnera des nouvelles de ton groupe préféré, enfin ce qu’il en reste. En effet, c’est le silence prolongé des Strokes depuis près de quatre ans qui commence à donner des fourmillements dans les doigts de ses membres, qui attendent patiemment que Julian Casablancas, leader du groupe, daigne bien se remettre de ses excès de drogues et d’alcool pour ajouter de nouvelles chansons dans la besace des Strokes. Comme la nature a horreur du vide et que les gars des Strokes en ont assez de ronger leur frein, ça commence à jouer doucement perso, avec projets solos plus ou moins aboutis. C’est d’abord le guitariste Albert Hammond Jr. qui lance un « Yours to keep » dans le marigot rock. Son collègue bassiste Nicolai Fraiture s’apprête à faire de même avec ce « The time of the assassins », à vendre dès la fin du mois.

Nicolai, alias Nickel Eye, s’est entouré pour ce disque du groupe anglais South, du guitariste Nick Zinner (des Yeah Yeah Yeahs) et de la pianiste Regina Spektor. Autant le dire tout de suite, ceux qui s’attendaient à de la photocopie de Strokes vont devoir dévaler durement les pentes caillouteuses de la désillusion. En effet, Nickel Eye expose sans complexe son admiration des premiers disques de Bowie et des chansons acoustiques de Neil Young. Autrement dit, on embarque pour un voyage tranquille au pays de la pop acoustique, un rien nonchalante, invitant à la mélancolie ou au shoegazing, la musique où on regarde ses pompes histoire de passer le temps. Les électriciens et les garagistes seront probablement déçus. Les rockers urbains un peu rêveurs et délicats n’auront rien contre l’indé cool allant piquer aux quatre vents des influences Dylan, Young ou même The Smiths. Parfois, les choses prennent un caractère littéralement champêtre (« Mountain avenue ») et les amateurs de volts n’auront droit qu’à un « Dying star » bien énervé. Parfois, la voix de Nicolai Fraiture peut atteindre une monotonie neurasthénique (« Where the cold wind blows »). Comme il le dit lui-même, il n’est définitivement pas David Lee Roth.

« The time of the assassins » est avant tout un disque important pour son principal interprète, Nicolai Fraiture, qui passe de modeste exécutant dans les Strokes à leader de groupe avec son projet solo. Dans l’ensemble, l’album se laisse écouter, révèle une bonne maîtrise des mélodies, mais manque d’une petite cuillerée d’originalité. Le grand atout du disque est de ne durer que 35 minutes, ce qui en fait un bon disque, beaucoup moins défendable s’il avait atteint les 70 minutes remplissant le CD ras la gueule.

Pays: US
Rykodisc 10973A
Sortie: 2009/01/26

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