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DEARS (The) – Missiles

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Le groupe canadien The Dears a sorti un album plein d’humour et d’esprit, « Gang of Losers », en 2006. Celui-ci semble chercher sa direction et est un album de transition mais il possède néanmoins des qualités que l’on doit essentiellement au talent de compositeur et à la voix de Murray Lightburn, bien soutenu par sa femme, Natalia Yanchak. Ils jouent l’un et l’autre de plusieurs instruments. Ici, on est dans le soft et le low key et la douceur feutrée constitue l’ordinaire de cet album light.

Ainsi, « Disclaimer » laisse une large place aux cuivres, joués avec beaucoup de discrétion. On est loin de l’exubérance du style funky ou soul, même si les émotions sont loin d’être gommées. Mais ce sont les parties vocales qui constituent le point fort de l’album. Cela se confirme avec « Dream Job », un morceau dont la mélodie, le caractère intimiste et mélancolique devraient faire l’unanimité parmi les fans. « Money Babies » joue aussi la carte de l’intimisme doux amer, avec cette fois des harmonies vocales bien mises au point par Murray Lightburn, l’auteur de tous les morceaux.

« Berlin Heart » est très confidentiel, au point de devenir peu audible dans certains passages très doux. Pourtant, il est construit sur une mélodie agréable qui le rend intéressant. Vient ensuite « Lights Off », un des points forts de cet album très varié, au point que l’on a peine à voir où on va. Bien construit, il tourne autour de la personnalité du chanteur et fait irrésistiblement penser à The Good, the Bad and the Queen par les émotions qu’il véhicule. « Crisis 1 & 2 » est aussi un brillant morceau qui rehausse la qualité de l’album. C’est surtout la mélodie qui frise le haut de gamme et le crescendo final est de toute beauté.

« Demons » est un morceau plus nerveux que la moyenne mais sombre assez vite dans une certaine mièvrerie. Le groupe se reprend vers la fin et termine en beauté. « Missiles » est très confidentiel et pour tout dire assez mièvre au début, alors que les mélodies de cette fin d’album sont très recherchées mais tombent un peu à plat par un manque de rythme criant. Heureusement, la fin est plus dynamique. « Meltdown in A Major », très élaboré, est presque funèbre et semble empreint d’une tristesse ambiante un peu désespérante. Le chant sauve pourtant la face par les émotions qu’il dégage.

Mais le clou de l’album est incontestablement « Saviour », un morceau très long joué à l’orgue au début qui permet au chant masculin de transcender ce titre qui évoque par moments Lambchop. Ce morceau d’inspiration classique est joué avec beaucoup de feeling. Après 6 minutes, une chorale d’enfants accompagne le chanteur, rend le morceau majestueux et lui donne ses lettres de noblesse par l’apport des cuivres toujours discrets et joués à bon escient. Un must pour qui sait supporter un rythme majestueux et lent de bout en bout, avec des passages oniriques de toute beauté.

Le groupe canadien semble ne pas très bien savoir où il va sur cet album de transition inégal et sans direction précise. Il comporte néanmoins des qualités de composition et de chant qui le maintiennent dans la bonne moyenne.

Pays: CA
Dangerbird Records / V2
Sortie: 2008/10/27

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