CD/DVDChroniques

EDIBLE WOMAN – The Scum Album

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

« The Scum Album » est le second album d’Edible Woman, groupe italien qui s’est formé en 2001 en tant que combo basse-guitare-batterie et chant (c’est aussi le nom d’un roman plutôt déjanté de Margaret Artwood). Ils ont sorti un premier album, « Spare me/calf », en 2004. Leur guitariste a quitté le groupe en 2006 et les autres musiciens ont décidé de ne pas le remplacer, changeant totalement le son qu’ils développaient jusque-là (classé mélange de bruit et math-rock supersonique, si ça vous dit quelque chose, à moi rien, le cloisonnement en styles n’étant pas mon truc !).

Le groupe se compose maintenant de :

  • Luca : chant
  • Andrea : basse
  • Nicola : batterie
  • Federico : claviers et bruitages
  • Jacopo : saxo alto

Scum signifie écume, mais aussi crasse ou racaille, tout un programme ! Mais il est vrai que nos amis transalpins jouent un peu aux punks du 21e siècle ! Décrivons donc ce produit publié chez Psychotica Records, autre programme ! Un équivalent européen probable du label Ipecac de Mike Patton (rappelons que l’ipecac est un puissant émétisant, un truc pour faire vomir quoi !).

Ca commence très mal ! « From a taste of Gez » étant un ensemble de bruits plutôt inélégant, un machin que j’ai personnellement du mal à considérer comme de l’art. La suite devient beaucoup plus intéressante, très rock’n’roll, avec, dès les premières mesures du deuxième morceau « Nothing », une attaque rythmique d’enfer. La section basse-batterie est des plus brillantes ! Suit « When Stars » avec une belle introduction au piano qui n’est pas sans rappeler les meilleures œuvres de Tears For Fears, passage suivi d’une partie beaucoup plus musclée, ça devient vraiment bon.

Côté rythmique, on est servi avec la quatrième plage « Mystic River », batterie syncopée, rapide, brute, une basse puissante, avec un petit côté « Tomorrow never knows » le chef d’œuvre rythmologique des Beatles que Phil Collins, connaisseur en la matière, avait repris sur son premier album. Côté voix, c’est très bon également. Nicola a une voix douce qui contraste bien avec l’énergie de la musique. Il chante très bien, mais malheureusement a une fâcheuse tendance à traîner sur la dernière syllabe à la façon de Noel Gallagher d’Oasis (chose que je trouve un peu irritante à la longue !).

La cinquième chanson, « Antonio Fazo’s last prayer but one » (quel titre !), contraste avec le début du disque. On y trouve de l’orgue façon Hammond, et le morceau est un peu répétitif. On descend d’un cran (selon moi bien sûr) !

L’atmosphère (mot choisi involontairement au départ, mais bien à propos !) change de nouveau radicalement sur « Right-Wing », on nage dans le sombre de la cold wave. Excellent titre très Joy Division, que Mr Ian Curtis eût apprécié. Viennent ensuite un instrumental court, musclé et rapide, « Mouseman », suivi d’une chanson pêchue, « Honeyed Words », qui nous amènent dans l’univers des Pixies. On avance dans le temps en quelque sorte.

Une dernière chanson, « Solving everything in a bath », retombe un peu dans les travers de la cinquième dont je me refuse de réécrire le titre ! Vient alors un véritable silence de 2 minutes 15, j’ai vérifié, et une nouvelle série de bruitages débutant de façon tonitruante (je vous jure, écouté en bagnole, ça fait sursauter, faites gaffe !). Elucubrations intitulées « To a Full of Gez », l’album termine comme il a débuté, mais de façon plus audible.

En résumé, d’excellentes choses, un album prometteur, deux plages un peu lassantes m’empêchant de donner une cote exceptionnelle à ce produit. Mais je peux vous assurer que le reste vaut vraiment la peine d’être écouté, on attend que le groupe confirme. En attendant, sur scène, ça doit valoir le coup. M’est avis qu’ils déménagent!

Pays: IT
Psychotica Records
Sortie: 2008/05/05

Laisser un commentaire

Music In Belgium