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YAMASHTA, Stomu – Raindog

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Créé à l’origine pour un spectacle multimedia, « Raindog » vient juste un an avant la formation de Go et Yamash’ta, toujours fidèle à son désir de fusionner la musique occidentale et la musique de son pays, réunit de bons musiciens occidentaux et japonais pour créer un très bon album de jazz funk fusion et de rock progressif à la fois.

La nouveauté cette fois est de faire appel à Maxine Nightingale, une chanteuse soul dont le principal succès est dû à « Right Back Where We Started From », un single sorti fin 1975, et à Murray « Seafield Saint George » Head, un acteur devenu chanteur. Tous deux ont joué et chanté dans la fameuse comédie musicale anglaise « Jesus Christ Superstar » de Andrew Lloyd Webber et Tim Rice, Murray Head jouant aussi dans « Hair », une autre comédie musicale célèbre.

Les musiciens qui accompagnaient les deux chanteurs sur « Raindog » étaient Gary Boyle, futur Isotope, et Tsuneo Matsumoto à la guitare, Brian Gascoigne aux claviers et au synthé, Dito Fujita à la basse, Hozumi Tanaka à la batterie et bien sûr Hisako Yamash’ta au violon, Stomu Yamash’ta s’occupant des percussions, de la plupart des compositions et de la direction musicale.

La pièce principale de cet album est « Dunes », un très long morceau d’anthologie intemporel funky jazz fusion chanté de plus de 15 minutes où chacun donne le meilleur de soi-même. A elle seule, cette plage extraordinaire justifie l’achat de l’album pour ceux qui ne dédaignent pas ce qui est « passé de mode » (dans le cas de l’avant-garde, la mode dure longtemps). L’énigmatique et très oriental « 33 1/3 », mélange de bruitages et de percussions qui transpire le génie, a été composé pour figurer dans le film « The Man Who Fell To Earth » avec David Bowie mais il n’a pas été utilisé, à l’inverse de « Poker Dice » et « One Way » de l’album « Floating Music », sorti en 1972 et réédité cette année. Un autre chef-d’œuvre !

A côté des deux premiers, bien que parfois très bons, les autres titres paraissent plus pâles. C’est ainsi que « Rainsong » emboîte le pas au titre précédent mais en y ajoutant plus de rapidité et de mordant, ce qui le rend plus abordable, presque pop, plus proche de ce qui se fait en Occident. Il est un peu l’embryon de ce qui suivra avec le groupe Go. « The Monks Song » renoue avec les percussions époustouflantes mêlées à une musique qui pourrait avoir été écrite par Steve Winwood période Traffic. Tout se tient. « Shadows » voit enfin apparaître Hisako Yamash’ta, souvent réduite à la portion congrue. Mais comme les femmes d’Extrême-Orient sont paraît-il les plus dociles, elle accepte son sort avec résignation, d’autant plus que l’accompagnement au clavinet lui sied à ravir. Elle distille pourtant sa partition à la perfection et donne une touche classique et émotive à ce magnifique album. « Ishi » est plus surprenant avec ses cris d’enfants et sa musique exotique entrecoupée de percussions créatives.

Très bon album qui contient deux ou trois petits chefs-d’œuvre. Le mélange des cultures pourrait sans doute être meilleur mais il a le mérite d’avoir essayé.

Pays: JP
Esoteric Recordings ELEC 2085
Sortie: 2008/10/27 (réédition, original 1975)

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