AUSTIN LACE – The Motherman

The Motherman est un personnage mystérieux inspiré des masques mexicains de la fête des Morts. Il exprime des sentiments noirs et focalise sur lui tout ce qui est incompris ou négatif. Il est censé accompagner le groupe sur scène, sans doute pour éloigner les mauvais esprits. Pour le reste, on retrouve intacte la fraîcheur de « Easy to Cook », sorti en 2004, sur « The Motherman », le nouvel album. C’est ce qui fait de Austin Lace un groupe si attachant. L’album est plus travaillé que le précédent et respire la maturité : le groupe a connu un changement de personnel et est moins loufoque dans son comportement mais il semble avoir gardé une cohésion interne qui fait de cet album un produit cohérent et pour tout dire, beaucoup meilleur. Cet album varié n’a pas de point faible.

L’album débute sur le mode funky avec « Katz », sorti en simple. Pour ce morceau, ils ont reçu de l’aide des Tellers. Pour l’album et le choix des morceaux, ils ont été aidés par Girls in Hawaii. Le monde du rock est une grande famille … parfois. D’emblée, les éléments essentiels qui ressortent de cet album, d’une fraîcheur encore supérieure à celle du premier album, sont les harmonies vocales et la douceur de la plupart des morceaux. La voix du chanteur se pose parfaitement et reste nuancée, quel que soit le style du morceau. On doit admettre que le groupe excelle aussi bien dans le musclé que dans le primesautier. Ainsi, « Guess Who », un électro rock nerveux, et « Song for the Male », un pop rock up tempo, sont beaucoup plus percutants mais chantés avec des nuances dans la voix.

Mais il y a aussi une dimension douce amère représentée par « Devotion », qui distille un brin de nostalgie. La douceur est défendue avec talent par « The Unknown », aux harmonies vocales parfaitement mises au point. « The Coral » est aussi un magnifique morceau qui comporte une mélodie imparable et là aussi, les magnifiques harmonies vocales retiennent l’attention. Le sautillant « Checkers », au rythme plus latin, « Prepay the Light », qui s’inspire des sixties, le guilleret « Uptight », le redoutable « Absurb », avec sa mélodie imparable, l’amusant « Hardly Know You », pourtant empreint de nostalgie latente, « Sally Jane » et « Poster with a View », doux morceaux au rythme plus lent, sont aussi très bons.

En résumé, c’est un très bon album.

Pays: BE
62TV Records / Bang! BC0586
Sortie: 2008/10/17