CD/DVDChroniques

GIANT SAND – proVisions

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Howe Gelb est un curieux personnage. Il nous vient de Tucson, en Arizona. Il tient à la fois de Neil Young, de Leonard Cohen et de Lou Reed. Sa musique est tout en atmosphère et il n’a pas son pareil pour créer une ambiance glauque en grattant à peine sa guitare, même si quelques morceaux jazzy sont plus orientés vers le groove. Sa force principale est de changer de musiciens et de style comme s’il changeait de peau à chaque album et même en cours d’album, comme c’est le cas ici. C’est comme si on avait coupé le gâteau en trois parties. Il est accompagné par des musiciens danois. A signaler la présence de M. Ward, décidément très demandé.

La musique oscille entre Americana, country rock alternative, jazz groovy et expérimentations. Ainsi, « Stranded Pearl » débute comme un morceau chanté par Leonard Cohen mais s’anime peu après. On ne s’en étonnera pas, la voix de Isobel Campbell se fond parfaitement dans le paysage tristounet du morceau. Cela donne un morceau doux amer du plus bel effet. « Without A Word » est plus country rock et moins pessimiste, avec Neko Case (The New Pornographers) au chant. « Can Do » est plus dynamique mais la voix de Gelb ressemble toujours à un mélange de Lou Reed et Leonard Cohen sur cet album qui parle de déprime, de désespoir et de solitude. Il y a plus joyeux.

Sur « Out There », sa voix ressemble plutôt à celle de Lou Reed, au point de pouvoir confondre les deux. « The Desperate Kingdom Of Love » est un autre morceau triste et déprimant qui glace le sang alors que « Increment Of Love » semble plus optimiste du moins en apparence mais on replonge dans la tristesse avec « Spiral » et « Pitch & Sway », qui précèdent la partie plus groovy de l’album.

En effet, « Muck Machine » change complètement de ton et l’influence du jazz lui donne une pêche d’enfer qui contraste avec ce qui précède. Dans le genre, c’est un vrai bijou, de même que le long « The New Romance Of Falling », qui figure sur l’album promo. Sur le disque normal, on a droit à « Belly Full OF Fire ». Tant « Muck Machine » que « The New Romance Of Falling » sont des morceaux remarquables par leur groove incroyable qui donne une tout autre orientation à l’album. Etonnant d’autant plus qu’on ne s’y attend vraiment pas.

Au contraire, « Saturated Beyond Repair », avec ses cuivres un peu intempestifs, et « World’s End State Park (Wordless) », très lent, ne sont pas d’un intérêt majeur, sans nier leurs qualités d’expérimentation. Ils sont cependant trop différents pour s’intégrer dans le climat de l’album. Cela ressemble à une cacophonie gratuite. Ce n’est pas « Well Enough Alone », en contradiction avec son sujet, qui nous fera changer d’avis.

Cet album inégal vaut surtout par ses titres jazz groovy qui valent à eux seuls l’achat de l’album.

Pays: US
Yep Rec Records / Munich Records
Sortie: 2008/09/01

Laisser un commentaire

Music In Belgium